Selon l'organisation environnementale, les agrocarburants issus de soja brésilien, argentin ou américain auraient généré en un an 1,3 millions tonnes de gaz à effet de serre au Royaume-Uni, soit l'équivalent de 500.000 voitures supplémentaires sur les routes depuis l'entrée en vigueur de l'obligation d'incorporation dans le pays alors que le gouvernement anglais affirme que les agrocarburants vont économiser 2,5 millions tonnes de GES.
La différence réside dans la prise en compte par l'étude du changement d'affectation des sols. Au Brésil, en Argentine et aux Etats-Unis, explique l'organisation, l'expansion colossale des agrocarburants, dont le soja, nécessite de nouvelles terres qui sont prises sur des terres agricoles existantes, ou sur des écosystèmes naturels forêts tropicales, forêts sèches, tourbières, etc.). Ces écosystèmes stockent d'énormes quantités de carbone, et leur transformation en champs d'agrocarburants libère le carbone stocké dans la biomasse ou dans le sol.
Les Amis de la Terre demandent au gouvernement anglais de suspendre immédiatement toute obligation d'incorporation tant qu'il n'a pas apporté la preuve scientifique que les agrocarburants réduisent les gaz à effet de serre, changement d'affectation des sols inclus.
En France également, le gouvernement ne prendrait pas en compte les changements d'affectation des sols dans ses statistiques, selon Sébastien Godinot, coordinateur de campagnes aux Amis de la Terre France.
Article publié le 16 avril 2009