"Je vais vous présenter un plan biodiversité dans les semaines qui viennent qui va succéder à la stratégie nationale pour la biodiversité mais, très sincèrement, tout le monde s'en fiche, à part quelques uns. Je veux un sursaut d'indignation", a fulminé Nicolas Hulot devant l'Assemblée nationale.
Le ministre de la Transition écologique répondait à une question de la députée LREM Frédérique Tuffenel qui s'indignait des derniers chiffres divulgués par le CNRS et le Muséum d'histoire naturelle sur la disparition des oiseaux. Ceux-ci ont révélé le 20 mars qu'un tiers des populations d'oiseaux vivant en milieu agricole avaient disparu depuis les années 1990. Cette annonce est concomitante de celle de la mort du dernier rhinocéros blanc du nord de l'Afrique. En octobre dernier, une étude allemande révélait par ailleurs que plus de 75% des insectes avaient disparu outre-Rhin depuis 1989.
"Cela provoque de la honte, a tonné Nicolas Hulot. Derrière la sixième extinction de la biodiversité, la responsabilité c'est nous. Plus on réduit la biodiversité, plus on réduit nos options pour faire face à l'avenir".
La stratégie nationale pour la biodiversité est la déclinaison des engagements pris par la France dans le cadre de la convention sur la diversité biologique. La deuxième stratégie couvre la période 2011-2020. Son bilan à mi-parcours avait montré qu'elle n'avait en rien endigué l'érosion. Sa relance était attendue depuis plusieurs mois.