D'après les données compilées par France Chaleur urbaine, près d'un tiers des raccordements futurs à des réseaux de chaleur pourraient être réalisés sans en créer de nouveaux. Cette estimation, communiquée le 11 janvier, est le résultat du travail cartographique menée depuis deux ans par les équipes de ce nouveau service, piloté principalement par la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement, de l'aménagement et des transports (Drieat) d'Île-de-France.
Distribution régionale des raccordements potentiels à des réseaux de chaleur existants.© France Chaleur urbaine
France Chaleur urbaine a agrégé ses propres données cartographiques (1) , focalisées sur les tracés de 700 réseaux de chaleur (sur les quelques 946 recensés en France métropolitaine), à deux autres jeux de données : la base nationale des bâtiments du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et le registre national d'immatriculation des copropriétés de l'Agence nationale de l'habitat (Anah). D'après ses conclusions, plus de 653 000 logements actuellement rattachés à un chauffage collectif au fioul ou au gaz sont à proximité directe d'un réseau de chaleur existant. Ce chiffre monte jusqu'à 1 275 300 logements potentiels, en incluant ceux dotés d'un chauffage individuel au gaz. Pour rappel, la Stratégie française énergie-climat (Sfec), dessinée en novembre dernier par l'ancien ministère de la Transition énergétique en lien avec le Secrétariat générale à la planification écologique (SGPE), table sur le raccordement de 300 000 à 360 000 logements par an jusqu'en 2035 – soit, un peu plus de 4 millions de raccordement, à partir de réseaux existants ou non.
Néanmoins, le potentiel dressé par France Chaleur urbaine reste inégal dans sa distribution régionale. L'Occitanie, la Normandie et la Corse concentrent chacune moins de 10 000 logements à chauffage fossile raccordables à des réseaux existants. À l'inverse, l'Île-de-France regroupe au moins 388 400 logements raccordables, tandis que les Pays de la Loire, le Grand Est et l'Auvergne-Rhône-Alpes comprennent chacune entre 28 000 et 98 000 logements raccordables.
Article publié le 15 janvier 2024