Rappelons que le Conseil de l'UE avait validé en décembre dernier des quotas de pêche de 12.046 tonnes pour l'ensemble de la flotte européenne pour 2009, contre 16.210 tonnes en 2008. Cette décision faisait suite à l'attribution d'un TAC - total admissible de capture - de 22.000 tonnes, adopté en novembre dernier par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA).
Selon la Commission, environ 80% des captures de thon rouge en Méditerranée sont exportées vers le Japon, ce qui représentait en 2007 quelque 30.000 tonnes. Le thon rouge est en péril aujourd'hui en grande partie à cause de l'emballement du commerce international, notamment à destination du marché asiatique du sushi, a déclaré François Chartier, chargé de campagne océans pour Greenpeace dans un communiqué. Mettre un terme à ce moteur de la surpêche est essentiel !, a-t-il souligné.
La proposition de la Commission va être soumise aux Etats membres de l'Union européenne lors d'une première réunion le 21 septembre à Bruxelles. Elle devra être soutenue par une majorité d'entre eux pour devenir la position officielle de l'UE, lors de la prochaine assemblée de la convention internationale CITES sur le commerce des espèces menacées d'extinction, en mars 2010 au Qatar. Selon l'AFP, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont annoncé qu'ils soutiendraient une interdiction totale. De son côté, la France serait plutôt favorable à un classement à l'annexe II, beaucoup moins restrictive, mais avec la possibilité d'un moratoire sur la pêche pendant deux ans, a déploré Greenpeace, alors que Nicolas Sarkozy a d'abord dit en juillet soutenir une interdiction du commerce.
D'ici là, la prochaine réunion de la Commission internationale pour la conservation du thon de l'Atlantique (CICTA) se tiendra au Brésil du 6 au 15 novembre 2009. Si, précise la Commission, les pays concernés par la pêche au thon décident des mesures restrictives pour protéger l'espèce ou si des études scientifiques montrent que les stocks se sont reconstitués, alors l'Union européenne pourrait renoncer à demander l'interdiction de son commerce international.
Article publié le 09 septembre 2009