Une étude du PNUE, publiée le 16 janvier 2013, dénonce la perte de la biodiversité liée à l'expansion des terres cultivées dans les pays tropicaux.
Les résultats de l'étude sont contenus dans un rapport intitulé "L'expansion des cultures et la conservation des priorités dans les pays tropicaux" (Crop Expansion and Conservation Priorities in Tropical Countries (1) ). L'augmentation de la superficie des terres cultivées serait une menace pour la biodiversité dans 128 pays tropicaux, la terre riche en biodiversité étant souvent remplacée par les cultures de riz et de maïs.
Ces travaux sont fondés sur les données établies par des chercheurs du Centre de suivi pour la conservation mondiale du PNUE qui ont analysé la répartition de l'expansion des cultures, évalué les zones de cultures principales et cartographié les chevauchements entre les priorités de conservation et le potentiel de cultures. Selon leurs analyses, les terres agricoles dans les pays tropicaux ont progressé de 48.000 km2 par an de 1999 à 2008. Le riz constitue l'unique culture à s'être développée sur une plus grande surface, en particulier dans les habitats forestiers tropicaux. Parmi les pays dans lesquels a été observée une plus grande expansion de terres cultivables, on trouve le Nigeria, l'Indonésie, l'Ethiopie, le Soudan et le Brésil. Le soja et le maïs sont les cultures qui ont progressé le plus mais les cultures de riz, sorgho, palmier à huile, haricots, canne à sucre, blé et manioc connaissent une progression importante.
Un avertissement est lancé par le rapport : les zones ayant une importante biodiversité peuvent également être vulnérables à l'avenir à des modèles similaires de conversion de la terre. De même, plusieurs zones plus petites pourraient être touchées, comme celles en marge de l'Amazonie, et dans les savanes boisées du Sahel et de l'Afrique de l'Est.
Face à ce constat, le rapport préconise l'adoption de normes de durabilité et de politiques efficaces pour trouver des solutions à la production et à la consommation de produits tropicaux, par exemple planifier l'utilisation de la terre et établir de nouvelles zones protégées. Le PNUE soutient la réduction des incitations pour l'acquisition de terres destinées à l'exploitation d'énergie biologique et le projet de réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts.
Une entrave aux objectifs internationaux
Le rapport met en avant l'entrave que pourrait représenter une telle situation, si elle venait à se développer davantage, pour les objectifs d'Aichi. Définis à l'occasion de la Convention sur la diversité biologique (CDB) en octobre 2010, ces vingt objectifs s'inscrivent dans le cadre du nouveau "Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020" adopté pour sauvegarder la biodiversité au niveau mondial.
L'étude du PNUE intervient peu avant la première séance plénière de la plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES (2) ) qui a lieu du 21 au 26 janvier 2013 à Bonn en Allemagne.