Sea Shepherd a annoncé ce mercredi 20 avril le lancement de l'opération Albacore, du nom d'une espèce de thon menacée. Il s'agit d'une campagne contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). L'association écologiste s'associe à l'Agence nationale des pêches et de l'aquaculture et aux forces de la marine nationale gabonaise pour attirer l'attention sur l'état des populations de thons en Afrique centrale. "On estime que 15 à 40% des poissons pêchés proviennent d'acteurs de la pêche INN et 90% sont pris dans des eaux qui sont soumis à l'autorité d'un pays côtier", tient à souligner l'association Sea Shepherd qui entend patrouiller dans les eaux territoriales durant toute la saison des pêches.
Parallèlement l'association Greenpeace a annoncé lundi 18 avril le lancement d'une expédition dans l'Océan indien à bord du navire l'Esperanza. Cette campagne vise la surpêche et notamment le groupe Thai Union, leader mondial du secteur du thon en conserve auquel appartient également la société française Petit navire. L'association dénonce les méthodes de pêche de ce grand fournisseur qui participent à la "surexploitation des océans, notamment par le prélèvement excessif de thons juvéniles et les prises accessoires d'espèces marines, telles que les requins". Selon les chiffres de Greenpeace, "90% des espèces marines commerciales sont aujourd'hui surexploitées".
En réaction, Petit Navire assure avoir connaissance des enjeux entourant l'approvisionnement responsable et annonce sa volonté de réduire "de 20% ses productions à base de thon albacore issu de l'Océan Indien, ce qui représente l'équivalent de 15 millions de boîtes en moins" dans les trois prochaines années.
Cette mobilisation intervient alors que la première réunion du cycle de négociations visant l'élaboration d'un accord international sur la biodiversité marine s'est achevée le 8 avril dernier à New York. Un grand nombre d'Etats membres des Nations unies soutiennent la création d'un statut juridique pour la haute mer, aujourd'hui à la merci des pêcheurs en raison de l'absence de réglementations applicables.