Rappelons que le protocole de Montréal prévoyait l'élimination des HCFC en 2030 pour les pays développés et 2040 pour les pays en développement. En vertu de cet accord, la production de ces substances sera gelée dès 2013 à son niveau de 2009-2010, avant leur élimination totale, qui a été avancée à 2020 pour les pays développés et 2030 pour les pays en développement. Plus concrètement, les pays développés ont convenu de réduire leur production et leur consommation de 75% dès 2010, puis de 90% en 2015. Les pays en développement ont quant à eux accepté une réduction de 10% en 2015, qui passera à 35% en 2020 et à 67,7% en 2025. L'accord prévoit malgré tout que les pays en développement pourront continuer d'utiliser pendant la période 2030-2040 une petite quantité de HCFC équivalant à 2,5% de leur consommation originelle.
Les parties ont également conclu un accord pour s'engager à continuer à financer le Fonds multilatéral mis en place en vertu du protocole pour aider les pays en développement à respecter leur engagement mais sans toutefois fixer de chiffre. Mais rappelons qu'avec deux milliards de dollars US d'aides attribués depuis 1991 par le Fonds multilatéral pour l'application du Protocole aux pays les moins avancés, les dépenses sont restées à ce jour relativement modestes aux regards des enjeux. Enfin, les parties ont consenti que les pays développés utilisent en 2008 mais à titre ''exceptionnel'' 4.600 tonnes de bromure de méthyle, un produit phytosanitaire nuisible à la couche d'ozone utilisé par fumigation dans la production fruitière.
Ce qui est d'autant plus remarquable est que nous avons un accord portant sur la couche d'ozone et les changements climatiques qui inclut la Chine, l'Inde et les Etats-Unis, a souligné dans un communiqué le ministre Baird. Ceci est également encourageant dans le contexte des rencontres internationales sur les changements climatiques qui se tiendront la semaine prochaine aux Nations Unies à Washington.
Quant à Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement, il s'est réjoui que les gouvernements aient saisi l'occasion de s'attaquer au double défi des changements climatiques et de la protection de la couche d'ozone : la réduction précise et définitive des émissions de gaz à effet de serre pourrait atteindre plusieurs milliards de tonnes, ce qui met en évidence la complémentarité des accords environnementaux internationaux. Selon le PNUE, l'élimination plus rapide des HCFC 22, les plus répandus, permettrait par exemple d'éviter l'émission de l'équivalent de 3,5 milliards de tonnes de CO2 par an.