Comme le veut la tradition républicaine au lendemain d'élections législatives, le Premier ministre a remis, la démission de son Gouvernement au président de la République. Nicolas Sarkozy l'a immédiatement renommé Premier ministre et chargé de former une nouvelle équipe.
Le nouveau visage du Gouvernement Fillon 2 a été annoncé aujourd'hui par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant : au total, l'équipe nommée deux jours après les législatives, compte en plus du Premier ministre, 15 ministres, seize secrétaires d'Etat et un haut commissaire.
Dans ce contexte, Jean-Louis Borloo (remplacé à l'Economie par Christine Lagarde) prend les rênes du ministère de l'Ecologie avec rang de ministre d'Etat. Le ministère de l'Agriculture revient à l'ancien ministre des Affaires étrangères Michel Barnier. Nathalie Kosciusko-Morizet est quant à elle nommée, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie.
Avocat, maire de Valenciennes, puis député du nord, ministre délégué à la ville et à la rénovation urbaine (2002-2004) sous le gouvernement Raffarin 2, puis ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale 2004-2005 sous Raffarin 3, Jean-Louis Borloo, 56 ans, devient en décembre 2005, avec André Rossinot co-président du Parti radical valoisien*. Il est nommé ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement dans la période 2005-2007 sous le gouvernement Villepin puis du 18 mai au 18 juin 2007, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi dans le gouvernement Fillon.
Plus axé social, Jean-Louis Borloo a toutefois approché le domaine de l'environnement puisqu'il fut l'un des fondateurs de Génération Ecologie en 1990, avec, entre autres, Brice Lalonde, Haroun Tazieff, Noël Mamère et Yves Pietrasanta.
Peu après l'annonce de ces nominations, les premières réactions des associations environnementales ne se sont pas fait attendre. La nomination de Jean-Louis Borloo à la tête du MEDAD pousse les Amis de la Terre à s'interroger sur la suite qui sera donnée aux positions prises jusque-là par le gouvernement en matière d'environnement, indique l'ONG. Les prochaines semaines seront décisives pour juger de l'action de ce « nouveau » ministre, et notamment du respect des engagements pris par Nicolas Sarkozy, sans quoi la participation des Amis de la Terre au Grenelle sera compromise.
Rappelons que, Nicolas Sarkozy, et Alain Juppé, avaient reçu le 21 mai dernier, les principales organisations environnementales non gouvernementales (WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Fondation Nicolas Hulot, LPO, FNE, RAC, Ligue ROC et Ecologie sans Frontière), des scientifiques et des experts en matière de développement durable pour préparer le Grenelle de l'environnement qui se tiendra avant la mi-octobre.
Il reviendra donc désormais à Jean-Louis Borloo de conclure un accord avec les ONG environnementales, la société civile, les syndicats, les collectivités locales et organisations patronales sur la politique environnementale et notamment lutter contre le changement climatique (objectif de diviser par 4 les émissions de GES d'ici 2050), préserver la biodiversité et prévenir des impacts des pollutions sur la santé. Un point s'étape devrait d'ailleurs avoir lieu en ce sens à la mi-juillet.
Autre réaction immédiate, celle de France Nature Environnement, fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement, qui souhaite que ce remaniement ministériel ne puisse que conforter l'élan qu'a donné le Président de la République à la préparation du Grenelle de l'environnement.
Enfin le réseau Sortir du nucléaire demande au nouveau ministre comme au précédent d'abroger le décret autorisant EDF à construire le réacteur nucléaire EPR. Le Réseau Sortir du nucléaire signale que, s'il est hélas exclu des réunions de préparation du ''Grenelle de l'environnement'', il n'en est pas moins une des principales organisations de protection de l'environnement.
* Parti autrefois associé à l'UDF, et depuis 2002 à l'UMP.