Selon les informations révélées par Le Canard enchaîné le 17 février 2016, la réserve naturelle du Grand Lieu ne serait pas en péril si l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique devait être agrandi. Depuis des années, les "anti" aéroport proposent l'extension de Nantes-Atlantique comme solution alternative à l'édification de Notre-Dame-des-Landes, dont l'emprise devrait couvrir 2.000 hectares de zones agricoles, bocages et marais. A cela, les pro-aéroport répondent que le prolongement des pistes de Nantes-Atlantique menacerait la faune et la flore du lac du Grand Lieu.
Or un rapport commandé par le préfet de région et réalisé par la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) des Pays de la Loire, aboutit à la conclusion inverse. Ce rapport, remis au préfet Henri-Michel Comet le 10 septembre 2014, estime que rallonger la piste de l'aéroport existant n'aurait aucun impact négatif et ne menacerait ni les oiseaux, ni les zones humides. A fortiori, la DREAL souligne que "cet impact sera très minime en comparaison de ceux issus de l'urbanisation prévisible en cas de transfert de l'aéroport", rapporte Le Canard enchaîné.
Rétention d'informations
Classé sans suite, ce rapport n'a jamais été rendu public. Pour France Nature Environnement (FNE), "le rapport de la DREAL confirme l'analyse des associations : c'est bien le transfert de l'aéroport vers Notre-Dame-des-Landes et non son réaménagement qui risque de porter atteinte à la faune du lac de Grand-Lieu en augmentant la pression foncière à ses bords. Rappelons en outre qu'il détruira plusieurs centaines d'hectares de zones humides".
FNE signale avoir écrit au préfet de Loire-Atlantique en mars 2015 en lui demandant de transmettre tous les rapports réalisés "quant aux incidences environnementales possibles d'un tel réaménagement". Le rapport de la DREAL ne lui a jamais été communiqué. FNE estime que ce rapport "a donc été dissimulé par la préfecture, alors même que l'argument des impacts du réaménagement sur le lac de Grand Lieu prenait de plus en plus de place médiatiquement parlant".