L'association Recyvalor vient de débuter l'évacuation du plus gros stock orphelin de pneus usagés. Situé dans le Lot, ce site compte pas moins de 3,5 millions de pneus stockés là depuis le dépôt de bilan de la société qui en avait la charge. Une société qui récupérait les pneus sans en assurer le recyclage. Mais depuis décembre 2003, la loi rend les producteurs et importateurs de pneumatiques responsables de l'élimination des pneus en fin de vie, soit 350.000 tonnes chaque année. Cette nouvelle règlementation a réduit les possibilités de stockage et impose l'élimination de tous les pneus collectés. Responsables de stocks de pneus parfois énormes, de nombreuses sociétés ont mis la clef sous la porte laissant derrière elles de véritables décharges comme sur la commune de Lachapelle-Auzac. En 2003, 114 stocks orphelins sont ainsi répertoriés sur tout le territoire français soit environ 240.000 tonnes de pneus.
Qui paie la facture ?
En principe, l'exploitant est le premier responsable du traitement des déchets mais si celui-ci est défaillant, comme c'est le cas pour ces stocks orphelins, la responsabilité se reporte sur ses clients. Ainsi en France, l'éco-organisme Aliapur, représentant les principaux metteurs sur le marché (85% des pneus vendus) a pris en charge l'évacuation de 160.000 tonnes de pneus abandonnés.
En 2008 l'Etat et les professionnels du secteur ont signé un accord volontaire pour évacuer en 6 ans les 80.000 tonnes de pneus restant, réparties sur 61 sites. L'association Recyvalor est alors créer pour exécuter les opérations. L'Etat apporte 25% du budget annuel d'environ 1 million d'euros, le reste est complété par l'ensemble de la filière professionnelle et les collectivités locales concernées.
Aujourd'hui, l'association a traité près d'une cinquantaine de sites soit environ 40.000 tonnes. Après l'évacuation des 25.000 tonnes de la commune de Lachapelle-Auzac prévue pour fin 2016, l'association approchera de son but.