Le 30 mars, le Syndicat des automatismes du génie climatique et de la régulation (ACR) a présenté les derniers chiffres du marché français de la régulation et de la gestion technique des bâtiments (GTB). En incluant les services, le marché a progressé de 15,2 % en 2021 par rapport à 2020, pour atteindre, au total, 357,6 millions d'euros (M€) de chiffre d'affaires (CA).
Le marché au plus haut depuis 2008
« Après une année historiquement basse en 2020 », due à la crise sanitaire, le marché de la régulation des équipements de génie climatique – chauffage, ventilation, climatisation (CVC) – a connu un rebond, en 2021, de 17,1 %, pour s'établir à 208,4 M€, soit « son plus haut niveau depuis 2008 », souligne l'ACR.
« Les chiffres le confirment, le marché du CVC a connu un niveau d'activité élevé tout au long de l'année. C'est sans doute la superposition de différents facteurs, les principaux étant un rattrapage de 2020, en partie, et également des effets bénéfiques et rapides du plan de relance gouvernemental, notamment le volet destiné aux collectivités locales qui ont beaucoup investi dans la rénovation énergétique », explique Denis Bazin, vice-président de l'ACR chargé du pôle hydraulique.
Dans le résidentiel et le tertiaire, le syndicat pointe notamment la hausse de 35 % de l'installation de régulateurs de chauffage (en fonction de la température extérieure) et de robinets thermostatiques. Et ce, malgré « le retrait des équipements de régulation du dispositif MaPrimeRénov', qui n'a pas joué en leur faveur », selon M. Bazin.
Des perspectives optimistes pour 2022 poussées par la réglementation
Les industriels de la régulation et de la GTB misent sur la mise en œuvre progressive du décret Bacs (Building Automation et Control System) du 20 juillet 2020 et du décret Tertiaire du 23 juillet 2019 pour accroître la demande de leurs équipements.
En effet, le décret Bacs rend obligatoire, d'ici à janvier 2025, l'équipement de systèmes d'automatisation et de contrôle des bâtiments (dits Bacs). Seront concernés : les bâtiments tertiaires neufs et existants dont les systèmes de chauffage-climatisation, combinés ou non avec un système de ventilation, sont d'une puissance supérieure à 290 kilowattheures (kW). Les acteurs de la filière prévoient un impact positif de ce décret (via ses exigences de moyens) pour atteindre les objectifs « ambitieux » de résultats du décret Tertiaire. Ce texte impose en effet aux bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m2 de réduire leur consommation d'énergie finale de 40 %, 50 % et 60 % respectivement en 2030, 2040 et 2050, par rapport à 2010 (ou une année de référence plus récente).
« Les décrets Bacs et Tertiaire, qui entrent dans leur phase d'application, devraient produire leurs premiers effets sur le marché de la régulation et de la GTB », indique Denis Bazin. Leur application progressive va renforcer la demande pour des systèmes de régulation et GTB « performants ». Ce sont des « Bacs de classe B selon la norme NF EN Iso 52120-1 » qui incluent un service de suivi et de mesure de la consommation énergétique, précise l'ACR.
Par ailleurs, la réglementation environnementale (RE 2020) des constructions neuves, qui entrera en vigueur en cours d'année pour le bâti tertiaire, (bureaux, bâtiments scolaires) devrait aussi « favoriser le développement des équipements vertueux, ce qui est plutôt positif », ajoute Denis Bazin. En outre, le plan France Relance consacré à la rénovation des bâtiments publics et à la décarbonation des industries « devrait continuer à générer des effets positifs cette année encore et soutenir l'activité du marché du CVC », estime-t-il.
Après la crise sanitaire, les membres du syndicat ACR abordent l'année 2022 avec « optimisme », tout en appréhendant toutefois les conséquences de la guerre en Ukraine sur la hausse des prix de l'énergie et la pression sur les chaînes logistiques.