Dans un communiqué, l'agence environnementale brésilienne, Ibama, a annoncé le 29 août avoir rejeté une étude d'impact environnemental du groupe pétrolier français Total pour l'obtention de licences de forage pétrolier dans le bassin de l'embouchure de l'Amazone.
Ce projet, dénoncé par les ONG écologistes, notamment Greenpeace, menacerait un récif de coraux découvert en 2016 dans l'embouchure de l'Amazone. Total souhaiterait forer à moins de 30 km du récif.
L'Ibama a déjà formulé, trois fois au cours de la procédure, des demandes de complément de l'étude environnementale, en particulier sur les risques de marée noire. "Le mode de dispersion de pétrole, par exemple, ne peut laisser subsister aucun doute sur les conséquences possibles sur les bancs de coraux et la biodiversité marine d'une manière plus large", prévient Suely Araújo, présidente de l'Ibama (1) , en ajoutant "des risques potentiels" pour les pays frontaliers (Guyane française, Suriname, Guyane, Venezuela et la région des Caraïbes). Le manque d'informations concernant les impacts sur les mammifères, tortues et oiseaux vivant dans la région est également souligné. Si Total "ne répond pas aux points soulevés par l'équipe technique, la procédure d'octroi des licences sera clôturée", avertit Suely Araújo.
"Après plus de deux ans de procédures, et de nombreuses questions laissées sans réponse, l'Ibama ne devrait pas lui laisser une nouvelle chance de menacer un si précieux écosystème", se félicite Edina Ifticène, chargée de campagne pour Greenpeace France, alors que Total n'envisage pas d'abandonner ce projet. Total E&P, la filiale brésilienne du groupe, a confirmé à l'agence AFP, que Total "est en train d'évaluer la demande d'informations techniques reçue d'Ibama" et que la procédure pour la licence environnementale "suit son cours".