Le rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (1) (OPECST) sur les véhicules écologiques, signé par Denis Baupin (EELV) et Fabienne Keller (UMP), date du 16 janvier dernier. Mais la ministre de l'Ecologie a souhaité qu'il lui soit remis officiellement ce mardi 13 mai, illustrant sa volonté de valoriser de manière générale les travaux effectués dans le cadre des rapports parlementaires et surtout celle d'avancer plus rapidement sur la question des véhicules "propres".
Accélérer l'électromobilité
Ségolène Royal entend enrichir le projet de loi sur la transition énergétique de dispositions puisées parmi la centaine de recommandations (2) formulées par les deux parlementaires. Parmi celles-ci, la ministre cite pêle-mêle la stratégie bas-carbone, la montée en puissance du covoiturage, les places réservées pour les véhicules propres, les points de recharge obligatoires dans les constructions, la création d'un opérateur national chargé de déployer le réseau de bornes de recharge, l'augmentation de la part des biocarburants ou encore l'expérimentation de véhicules innovants.
L'ancienne candidate à la présidentielle insiste sur trois actions concrètes qu'elle souhaite mettre en œuvre : la définition juridique de ce qu'est un véhicule écologique, le renforcement et l'utilisation des certificats d'économie d'énergie (CEE), et enfin l'aide aux ménages "modestes et moyens" pour remplacer les véhicules les plus polluants. A cet égard, elle entend "sauter une étape" en accélérant l'électromobilité. C'est-à-dire mettre en œuvre des mesures (baisse des prix, développement de la location…) permettant aux ménages de lâcher leur vieux diesel polluant pour directement rouler en véhicule électrique. "C'est mon choix politique", insiste la ministre.
Ne pas attendre la loi pour agir
"Je ne vais pas attendre la loi pour agir", a toutefois précisé Ségolène Royal, qui entend aussi développer les politiques contractuelles. Et de citer les 10 plans concernés par la transition énergétique parmi les 34 plans de la Nouvelle France industrielle, dont certains concernent directement ou indirectement le véhicule propre : énergies renouvelables, réseaux électriques intelligents, bornes électriques de recharge, autonomie et puissance des batteries.
Pour avoir été à la tête d'une région, la ministre de l'Ecologie témoigne de la lenteur de répercussion de tels plans sur les territoires. Il faut comprendre "pourquoi ça n'embraye pas", insiste Ségolène Royal qui entend mettre de l'huile dans les rouages en développant notamment les contrats de plans Etat/régions.
"Il faut reconnecter les filières industrielles et les régions", ajoute la ministre qui prévoit, pour cela, de simplifier les procédures. En revanche, "les moyens financiers existent", témoigne-t-elle en tant qu'ancienne vice-présidente de la Banque publique d'investissement (BPI). Et l'urgence est d'autant plus grande, conclut Ségolène Royal, que la transition énergétique va rapporter plus qu'elle ne coûte.