Quarante trois lauréats (1) ont été désignés pour développer de grandes installations photovoltaïques sur les bâtiments pour la sixième période de l'appel d'offres pluriannuel. "Pour chaque famille, le prix moyen proposé par les lauréats est de 77 €/MWh pour les installations de plus grande puissance, entre 500 kWc et 8 MWc [et de] 91 €/MWh pour les installations de puissance comprise entre 100 et 500 kWc", indique le ministère de la Transition écologique.
Dans une délibération (2) publiée le 4 février, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) souligne que, "pour la première fois depuis le lancement des appels d'offres dédiés aux installations photovoltaïques sur bâtiments en 2011, la puissance cumulée des dossiers déposés n'a permis d'atteindre la puissance cumulée appelée dans aucune des deux familles de candidature". Et de préciser que les dossiers déposés représentent 38 % de la puissance cumulée appelée, soit 115 MWc sur 300 MWc attendus.
La CRE avait déjà alerté sur la baisse du volume de candidatures depuis la troisième période de cet appel d'offres et sur les risques de défaut de concurrence que cela posait. L'actualité lui donnerait-elle raison ? Les prix de la sixième période de candidature sont en hausse de 10 et 7 % par rapport à la période précédente, tous les dossiers complets ayant été acceptés.
"La décroissance progressive du nombre d'offres d'une période à l'autre suggère que les développeurs ont écoulé leur stock de projets au cours des différentes périodes de l'appel d'offres pluriannuel lancé en 2016 sans le re-constituer à hauteur du volume désigné lauréat ou sans anticiper suffisamment de nouveaux développements", analyse la CRE. Cependant, celle-ci s'interroge puisque le volume a été revu à la hausse à la demande justement de la filière.
Elle recommande donc aux pouvoirs publics de décaler le lancement de la septième période de candidature afin d'analyser la situation. La CRE évoque plusieurs pistes d'analyse : l'adéquation des puissances recherchées avec la capacité de développement de la filière, les freins qui pourraient peser au développement des projets (délais de traitement des autorisations d'urbanisme…) ou encore les comportements spéculatifs des acteurs.