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Moins de financements bancaires pour les fossiles mais toujours pas d'engagement formel

Le 15e rapport « Banking on Climate Chaos » est paru. Il montre une baisse des financements en faveur des combustibles fossiles mais sans réelle stratégie de désengagement de la part des banques et sans bascule vers les énergies renouvelables.

Gouvernance  |    |  N. Gorbatko
Moins de financements bancaires pour les fossiles mais toujours pas d'engagement formel

En net progrès : tel est le bilan pour 2023 du financement par les banques françaises des entreprises engagées dans l'exploitation des énergies fossiles, selon le dernier rapport Banking on Climate Chaos publié ce lundi 13 mai. Par rapport à 2021, les fonds octroyés à ces compagnies par la Société Générale ont ainsi baissé de 87 % en 2023 avec 8 765 milliards de dollars consentis contre 11 409 milliards en 2022 et 18 446 en 2021. Ceux de BNP Paribas ont diminué de 83 %, passant de 23 617 milliards en 2021 à 19 339 en 2022 puis à 12 227 en 2023. Ceux de Crédit Agricole se sont contractés de 63 % (14 754 milliards en 2021, 12 654 en 2022 et 11 714 en 2023). Ceux du groupe BPCE (Caisse d'Épargne et Banque populaire) se sont allégés de 52 % avec 9 397 milliards attribués en 2021, 6 742 milliards en 2022 et 6 836 en 2023.

Ce changement de paradigme permet à BNP Paribas de passer de la 14e place sur le podium des plus gros financeurs de fossile à la 25e place sur 62. Crédit Agricole gagne une place (27e au lieu de 26e) et Société Générale se classe 31e au lieu de 27e. Le groupe BPCE remonte de la 39e place à la 36e place. Mais ces résultats s'expliquent surtout par une demande de financement moins importante de la part des grandes entreprises pétrolières et gazières cherchant à réduire leurs dettes.

Pas de désengagement formel

En réalité, ces banques ne tournent pas vraiment la page de l'expansion fossile dans le pétrole et le gaz, en contradiction avec leurs propres engagements climatiques et avec leur affiliation à la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ), constatent les huit organisations à l'origine de cet état des lieux, dont Reclaim Finance avec le soutien des Amis de la Terre France. Parmi les compagnies soutenues par ces établissements financiers, on trouve en effet toujours TotalEnergies, BP, ENI, Shell, Adnoc ou Saudi Aramco. Des entreprises qui représentent près de 39 % des projets d'expansion, d'exploration et de production de combustibles fossiles à court terme et 16,5 % des plans d'expansion dans les terminaux de liquéfaction.

Entre 2021 et 2023, ces majors ont reçu 29,7 milliards de dollars de leur part, faisant de la France leur 2e plus gros pays financeur. Sur la période 2019-2023, BNP Paribas est restée le premier soutien financier de BP, Shell et TotalEnergies, le deuxième de Chevron et le troisième d'ENI. Une logique de choix « au cas par cas, plutôt que d'avoir le courage d'une véritable stratégie climat », estime Lorette Philippot, chargée de campagne aux Amis de la Terre France. Aucune de ces banques ne s'est en outre engagée à renoncer à financer directement de nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL). « Que les banques puissent encore financer de nouveaux champs ou terminaux de gaz naturel liquéfié est aussi catastrophique pour le climat que révélateur de l'insuffisance de leurs politiques sectorielles, insiste Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance. Les banques doivent de toute urgence cesser de financer l'expansion pétro-gazière et privilégier des financements aux énergies soutenables pour la production d'électricité. »

A noter : cette année, les ONG ont un peu modifié leur méthodologie. Elles ont étendu le périmètre des entreprises financées en y incluant un plus grand nombre d'entre elles actives sur le marché du gaz naturel liquéfié et des organisations spécialisées dans le charbon métallurgique. Les associations ont également utilisé deux bases de données financières, Bloomberg et Refinitiv, au lieu d'une seule les années précédentes. Ces modifications ont été appliquées à toutes les années concernées par le dernier rapport, de 2016 à 2023, de manière à pouvoir procéder à des comparaisons valables d'une année à l'autre. Les chiffres pourraient être actualisés avec de nouvelles informations en provenance de BNP Paribas.

Réactions1 réaction à cet article

Vous noterez aussi que ces banques ont également des filières d'assurances qui financent la prise en charge des dégats climatiques...comme quoi c'est pratique de continuer à soutenir les énergies fossiles :on casse d'un côté et on répare de l'autre.Mais en se gardant bien de tout prendre en charge: bénéfices attendus sur toute la ligne. C'est pas moral ? Et alors! En tout cas c'est autorisé, les Etats ne se bougent pas beaucoup pour poser les interdictions.

gaïa94 | 14 mai 2024 à 22h26 Signaler un contenu inapproprié

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