La consommation française en 2010
Alors qu'en 2009, la consommation d'électricité avait diminué de près de 2 %, elle repart à la hausse pour 2010. Par rapport à l'année précédente, la consommation a augmenté de 5,5 %, pour atteindre 513,2 TWh. En tenant compte des aléas météorologiques d'hiver et d'été, ce chiffre a été ramené à 1,9 %. Depuis 2001, l'énergie annuelle consommée a augmenté de 14 %.
En outre, avec 96,7 GW, le pic de consommation en puissance a atteint, le 15 décembre dernier, un nouveau maximum absolu. Ce chiffre est supérieur de 3,9 % au précédent record, et ce, malgré le fait que la température était plus chaude de 1°C.
En ce qui concerne la répartition par segment, la consommation des professionnels et des particuliers est en hausse de 7,2 % par rapport à 2009. Elle s'élève désormais à 216,9 TWh mais reste toujours inférieure à celle de la Grande Industrie et des PMI/PME, estimée à 259 TWh.
Au niveau de la répartition par activité, seule la sidérurgie a augmenté considérablement sa consommation d'électricité, soit 16,6 % en plus par rapport à 2009. L'énergie livrée par RTE pour le tertiaire a également progressé de 16,4 % pour la Grande Industrie. Mais, ce chiffre devient plus raisonnable et chute à 3,8 % quand on considère la consommation totale (grande industrie et PMI/PME). Pour les autres activités, toutes ont eu une demande supérieure en électricité, comprise entre 0,3 % (transport et communication) et 6,7 % (construction automobile). La filière Energie et combustibles minéraux solides est, par ailleurs, la seule à enregistré une baisse. (-2,9 %).
La production d'énergies renouvelables en hausse
Excepté le charbon (-7,6 %), toutes les autres sources d'énergie pour produire de l'électricité ont progressé. L'énergie nucléaire, la plus importante source en France, a augmenté sa production de 4,6 % et fourni désormais 407,9 TWh. Les productions hydrauliques et thermiques à combustible accroissent également leur fourniture électrique, avec respectivement 67,6 TWh (+ 9,2 %) et 59,5 TWh (+8,4 %)
La vraie bonne nouvelle est la percée de la production d'électricité à partir de sources d'énergies renouvelables. La production éolienne terrestre, puisque aucune plateforme offshore n'est opérationnelle, s'élève à 9,7 TWh, soit une hausse de près de 24 % en une année. Malgré les problèmes et la crise provoqués par le moratoire, le solaire a, quant à lui, vu sa production multipliée par quatre pour atteindre 572 GWh. Ces chiffres sont, par ailleurs, en cohérence avec la croissance des puissances installées éolienne et solaire, d'après RTE. Au total, la France fournit 15,2 TWh d'électricité issue de ressources renouvelables et reste encore très loin derrière des pays comme l'Allemagne (environ 76 TWh).
La progression des énergies renouvelables n'a, malheureusement, pu empêcher une nouvelle hausse des émissions de CO2 (3,4 % en 2010).
Qualité et exportation
Les statistiques sur la qualité de l'électricité sont marquées en 2010 principalement par des résultats sur les fréquences de coupure longue et brève qui se placent parmi les meilleurs observés. En terme de sûreté de fonctionnement du système électrique, le nombre d'événements significatifs recensés en 2010 diminue de plus de 10% par rapport à 2009. Deux événements exceptionnels ont, par ailleurs, marqué cette année : la tempête Xynthia en février dans l'ouest de la France et les inondations en juin dans le Var.
Par ailleurs, la forte baisse des importations de 6,4 TWh (soit 14,7 %) associée à une baisse des exportations de 1,6 TWh (soit 2,5 %) a entraîné une augmentation du solde des échanges de 4,8 TWh.
Dernier point de cette étude-statistique à mettre en avant : avec une hausse de plus de 10 % par rapport à 2009, les pertes électriques sur l'ensemble des réseaux s'élèvent à 37 TWh… Deux fois plus que la production renouvelable…