Les chercheurs internationaux du Global Carbon Project prévoient, en 2021, un rebond de 4,9 % des émissions mondiales de carbone, après une baisse, en 2020, liée à la Covid-19. L'an dernier, les émissions mondiales, provenant des combustibles fossiles, avaient chuté de 5,4 % par rapport à 2019, liées aux mesures de confinement mises en place.
Selon l'étude du Global Carbon Project, publiée le 4 novembre dans la revue Earth System Science Data (1) , les émissions de carbone devraient atteindre 36,4 milliards de tonnes en 2021. Soit « des niveaux proches » de ceux d'avant la pandémie en 2019 (36,7 milliards de tonnes de CO2). Et jusqu'à 39 milliards de tonnes de CO2 pourraient être émis pour 2021, en incluant les émssions liées à la déforestation ou la dégradation des sols, ajoutent les chercheurs.
Alors que se tient actuellement la Conférence mondiale sur le climat (COP 26) à Glasgow, les émissions provenant de l'utilisation du charbon et du gaz (2) « devraient augmenter davantage en 2021 qu'elles n'ont diminué en 2020, mais les émissions provenant de l'utilisation du pétrole restent inférieures aux niveaux de 2019 », soulignent les scientifiques. Ils prévoient néanmoins une hausse « dans les années à venir » des émissions, avec la reprise du transport routier et de l'aviation.
« Les investissements dans l'économie verte prévus dans les plans de relance post-Covid de certains pays ont été jusqu'à présent insuffisants pour éviter un retour substantiel proche des émissions pré-Covid », pointe, dans un communiqué, Pierre Friedlingstein, chercheur à l'université d'Exeter (Royaume-Uni) et auteur principal de l'étude. « De nouveaux investissements et une politique climatique forte doivent désormais soutenir l'économie verte de manière beaucoup plus systématique et exclure les combustibles fossiles de l'équation », a déclaré la climatologue Corinne Le Quéré, également auteure, et présidente du Haut Conseil pour le climat.
Cette étude intervient alors que, durant la COP 26, une quarantaine d'États se sont engagés à sortir progressivement de l'électricité au charbon dès 2030. Une vingtaine de pays prévoient aussi, d'ici à la fin de 2022, de ne plus financer les projets pétrogaziers à l'étranger.