Aujourd'hui la Compagnie du Vent a revu sa copie en présentant fin avril une nouvelle version de son dossier auprès des préfectures de la Somme et de la Seine-Maritime de son projet de parc éolien en mer des Deux Côtes. Le nouveau projet s'éloigne en partie de la zone minée, occupe une superficie moindre, accueille moins d'éoliennes et reste un atout pour l'amélioration des conditions de pêche et le développement économique local, indique dans un communiqué la Compagnie du Vent.
En effet, le nouveau projet des Deux Côtes, qui représente un investissement de 1,4 milliards d'euros, est composé de 141 éoliennes (au lieu de 156) de 5 mégawatts chacune, portant la puissance totale du parc à 705 mégawatts. Il produira environ 2,16 térawattheures chaque année. Même si le parc est toujours distant de plus de 14 kilomètres de la côte, la Compagnie du Vent l'a légèrement déplacé pour avoir une moindre emprise sur la zone minée, cause officielle du refus de la préfecture d'instruire la première demande d'occupation du domaine public maritime en décembre 2006. De plus, le nombre de machines ayant été revu à la baisse, la superficie occupée a également diminué pour arriver à environ 70 kilomètres carrés. En outre, la Compagnie du Vent propose d'installer des récifs artificiels entre les éoliennes afin de favoriser le développement de la ressource halieutique.
De plus, la Compagnie du Vent, par l'intermédiaire de la société Biocar qui lui est adossée, s'apprêtant à construire une usine de biodiesel, elle se dit prête à discuter un accès privilégié au biocarburant pour les pêcheurs afin de réduire leur facture énergétique et leurs émissions de gaz à effet de serre.
Selon la Compagnie du Vent, l'installation du parc des Deux Côtes créera plus de 2 000 emplois pendant trois ans pour la construction, puis environ 250 emplois directs et indirects pour l'exploitation et la maintenance des éoliennes.
Parmi toutes les énergies renouvelables, l'éolien connaît la plus forte croissance. De 4.800 MW en 1995, la production mondiale a été multipliée par 12 en 10 ans pour atteindre 59.000 MW en 2005. Plus de 50 pays dans le monde développent leur capacité installée avec en tête l'Allemagne (19.000 MW), l'Espagne (11.000 MW), les Etats-Unis (9.149 MW), l'Inde (4.430 MW) et le Danemark (3.122 MW). Alors que le gisement éolien français est estimé à 50.000 MW, dont 30.000 MW en offshore, le parc éolien français devrait atteindre près de 2.000 MW au premier trimestre 2007. Si cela reste très peu comparé aux voisins allemands et espagnols, après un démarrage particulièrement lent et difficile, la filière semble enfin décoller.
Pour rappel, lors du sommet européen des 8 et 9 mars derniers, les pays de l'Union ont fixé un objectif contraignant pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre : d'ici 2020, 20 % de l'énergie consommée dans l'Europe des 27 devra être d'origine renouvelable. A ce jour, sa part n'est que de 7 %.