La première éolienne offshore en France a été inaugurée dans le port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), vendredi 13 octobre. Il faut dire qu'il était temps ! Contrairement à l'Allemagne ou au Royaume Uni, aucune éolienne ne tourne encore dans les eaux françaises malgré un gisement en vent des plus importants d'Europe. Le prototype Floatgen sera mis en service en 2018, au large du Croisic, un site spécialement conçu pour tester les énergies marines.
D'une capacité de 2MW, composée d'un mat de 60 mètres et de 3 pales de 40 mètres, cette éolienne a la particularité d'être flottante. Une technologie émergente dont l'innovation repose sur un carré flotteur en béton "autoplaçant", compact et léger, sur lequel repose l'éolienne mais qui est capable de résister à des vagues de 16 mètres de hauteur. A l'origine de ce concept, le consortium, mené par le Français Ideol associé à l'Ecole centrale de Nantes et Bouygues Travaux publics, se félicite d'avoir breveté la technologie et compte sur son export dans le monde. A ce jour, seules six éoliennes flottantes ont été installées à travers le globe.
Les atouts de l'éolien flottant
En France, pays confronté à de nombreux recours en justice contre les parcs éoliens offshore en raison de leur impact paysager et environnemental, l'éolien flottant pourrait connaître un essor. En effet, un des principaux avantages mis en avant par les industriels, est sa capacité à être installé en mer profonde où le vent souffle fort et l'impact visuel est restreint, contrairement à l'éolien fixé en mer qui ne peut qu'être proche des côtes, là où le vent est de surcroit assez faible. Floatgen sera de son côté ancré à 33 mètres de fond à 22 km du littoral.
Ce projet, d'un coût de 25 millions d'euros, a été financé conjointement par l'Union européenne et l'Ademe. "Nous sommes très en retard !", a déploré le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique Sébastien Lecornu, présent à l'inauguration. Il a affirmé que ce démonstrateur doit devenir un modèle de production d'énergie renouvelable. Le déploiement de cette technologie passera selon lui par les appels à projets que va bientôt lancer l'Etat avec l'espoir qu'ils permettront de contourner les difficultés que rencontre l'éolien offshore en France.
Deux années de tests attendent à présent Floatgen pour mesurer sa capacité à produire et générer de l'électricité pour l'équivalent de 5.000 habitants. De son succès dépendra le démarrage de la phase industrielle avec l'installation de fermes pilotes au large de la Bretagne et en méditerranée.