Ce mercredi 23 septembre, le ministère de la Mer déploie, à titre expérimental, un drone renifleur, chargé de contrôler les émissions d'oxydes de soufre (SOx) des navires dans le détroit du Pas-de-Calais. Ce détroit est la « région la plus fréquentée au monde par les navires », souligne le ministère.
Le drone est mis à la disposition de la France par l'Union européenne, via un partenariat avec l'Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM). Il sera déployé pendant trois mois depuis le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez. L'utilisation d'un drone renifleur est « une méthode innovante » de ciblage des contrôles. Cet outil permettra de mesurer le taux de soufre dans le panache d'émission du navire. « Grâce à des capteurs électrochimiques, le drone, qui pèse plus de 150 kg, pourra analyser la teneur en soufre du combustible brûlé lorsqu'il traversera le panache des gaz d'échappement des cheminées des navires », explique le ministère. L'ensemble des informations captées (teneur en soufre, images, trajectoire du vol et mesures) seront transférées « en temps quasi réel » et stockées dans le centre de données du drone de l'AESM.
Les navires qui circulent dans la région Manche-Mer du Nord doivent utiliser des carburants dont la teneur en soufre ne doit pas dépasser 0,1 %. Celle-ci est fixée à 0,5 % dans le reste du monde depuis janvier 2020. « Pour veiller au respect de cette réglementation, des contrôles sont effectués dans les ports français par les inspecteurs de sécurité des navires », ajoute le ministère.
Le drone pourra aussi contribuer aux opérations de recherche et de sauvetage en mer coordonnées par le Cross. Ce dispositif vient compléter l'arsenal de surveillance déjà mis en place par la France, « qui repose en particulier sur l'imagerie satellite, les informations de positionnement des navires et la surveillance par les aéronefs et les navires de patrouille maritime ».