La création d'un espace pédagogique et d'exposition sur l'éolien offshore est une première en France. Situé au cœur du port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le centre Eol met en lumière les métiers, les technologies et les enjeux de l'éolien en mer. Le spectateur y (re)découvre notamment l'utilisation du vent à travers les âges, un historique de l'utilisation de l'énergie électrique, et s'immerge grâce à la réalité virtuelle dans un parc éolien en pleine mer.
L'implantation d'Eol à Saint-Nazaire ne doit rien au hasard. Le territoire attend depuis 2012 le déploiement du premier parc éolien offshore français sur le banc de Guérande. Pas moins de 80 machines de 6 mégawatts doivent fournir 20 % de l'électricité de Loire-Atlantique dès 2022. Mais les travaux n'ont toujours pas commencé et restent suspendus à l'ultime recours déposé par deux associations devant le Conseil d'État portant sur le permis d'exploitation. Dernier épisode du feuilleton, le 13 février 2019 : la rapporteure publique chargée de l'instruction du dossier a proposé de renvoyer l'affaire devant la cour administrative d'appel de Nantes pour qu'elle se prononce sur la plainte des opposants. Il appartient maintenant au Conseil d'État, de statuer, d'ici deux à six semaines.
"Le traitement de ce dossier est beaucoup trop long, regrette David Samzun, maire de Saint-Nazaire et président de Saint-Nazaire agglomération. Il faut que l'ambition politique de développer les énergies marines renouvelables soit beaucoup plus marquée". Les délais ne sont pas sans conséquence sur l'activité du département. L'usine General Electric de Montoir-de-Bretagne (Loire Atlantique) tourne au ralenti. Les Chantiers de l'Atlantique attendent la commande de trois sous-stations électriques et de nombreuses PME ont investi massivement pour décrocher des marchés. Le bureau d'étude nantais de General Electric, porteur du projet, envisagerait la suppression de 80 postes.
Ce sont 510 000 euros qui ont été investis pour la création d'Eol (prise en charge à 47 % par l'agglomération de Saint-Nazaire, et à 53 % par des partenaires industriels privés et institutionnels). Le centre éolien entend contribuer au tourisme industriel du territoire, et attirer 50 000 personnes chaque année.