99% des Français sont favorables au développement des énergies renouvelables dont 65% sont très favorables (+8 points par rapport à 2004).
L'énergie solaire progresse nettement avec 49% contre 39% en 2004 et la géothermie également avec 12% contre 7% en 2004. Pour 82 % des Français, les énergies renouvelables sont considérées comme aussi efficaces que les autres énergies (contre 77 en 2004).
En ce qui concerne les éoliennes, l'acceptation par les citoyens reste forte (60 contre 62%) tandis que les panneaux solaires sont carrément plébiscités (plus de 80%).
Enfin, le crédit d'impôt en faveur des énergies renouvelables (renforcé en 2005 et valable même pour les non imposables) est déjà connu de 40% des enquêtés .
Également présent à l'occasion du colloque du Syndicat des Énergies Renouvelables, le ministre délégué à l'Industrie, François Loos, a estimé que les énergies renouvelables, et tout particulièrement l'éolien, avaient leur place dans le bouquet énergétique futur de la France mais pas dans n'importe quelles conditions tout en précisant que la maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables figureront bientôt dans la loi, comme priorités de notre politique énergétique.
Évoquant les atouts des ENR, le ministre a reconnu leur contribution à l'indépendance énergétique du pays, à la lutte contre le réchauffement climatique et au développement de l'activité et de l'emploi de la France. Il a également confirmé que les ENR généreraient près de 25.000 emplois dans l'industrie, 15.000 emplois dans le secteur forestier et 60.000 emplois dans l'agriculture.
Mais elles n'ont pas que des atouts, a-t-il tempéré. Par exemple, en ce qui concerne l'éolien, le ministre a appelé les entrepreneurs à renforcer la concertation au niveau local en rappelant que le taux de refus de permis construire par les Préfets et les taux de recours devant la justice étaient assez élevés ces deux dernières années, de l'ordre de 30%.
Au niveau national, a t-il poursuivi, la compétitivité des renouvelables est l'une des conditions de leur développement. Il a rappelé l'importance de l'effort financier qui était déjà consenti pour promouvoir leur développement et se répercutaient déjà sur les prix de l'électricité. Il a exclu ainsi tout relèvement de tarif d'achat.
En réponse au ministre, le président du SER, André Antolini a indiqué – à la limite de l'ironie - qu'ils feraient des efforts pour améliorer leur compétitivité mais à condition que la réglementation ne soit pas bousculée tous les six mois. Ainsi, le coût global de toutes les énergies renouvelables continuera de baisser. En effet, le tarif d'achat de l'éolien permet tout juste de financer les projets, a souligné M. Antolini. Quant au tarif de rachat du kW photovoltaïque, il ne permet pas de développer cette activité en France. Par ailleurs les aides accordées au développement des renouvelables et notamment de l'éolien sont en fait quasiment nulles si on inclut les coûts externes des énergies traditionnelles, a t'il renchéri.
Pourtant le ministre délégué à l'Industrie a par ailleurs qu'il déciderait dans les prochains jours quelles entreprises seront sélectionnées pour réaliser les premières éoliennes en mer. Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin avait lancé début 2004 un premier appel d'offres pour la construction d'éoliennes off-shore d'une puissance totale de 500 mégawatts (MW). Onze projets avaient été déposés le 13 août 2004.
Par ailleurs, l'ancien gouvernement avait lancé en août 2004 un appel d'offres pour la construction de grands parcs éoliens terrestres, d'une puissance totale de 500 MW, pour lesquels les industriels ont présenté 14 projets en janvier dernier.
Il a annoncé par ailleurs qu'un deuxième appel d'offres serait publié avant fin 2005 pour des installations de production d'électricité à partir de la biomasse et s'est félicité du succès du premier appel d'offres lancé à l'été 2003, soulignant que 15 projets totalisant 232 MW avaient été retenus.
Notons que parallèlement à ce colloque, la commission mixte paritaire (CMP) visant à trancher sur les désaccords entre Sénat et Assemblé nationale pour les orientations de la politique énergétique a statué Mardi. Les parcs éoliens ne seront pas soumis à des seuils de puissance pour pouvoir bénéficier de l'obligation d'achat par EDF de leur production électrique, liberté étant laissée aux communes de fixer des planchers ou des plafonds. La concertation au niveau local sera donc essentielle !
(*) sondage Louis Harris sur 1000 personnes de plus de 18 ans par téléphone, du 24 au 31 mai 2005.
Pour en savoir plus : La DGEMP (Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières) vient d'éditer les principaux résultats pour les énergies renouvelables en France en 2004 La production d'énergie, électrique et thermique, a partir de sources renouvelables augmente légèrement, respectivement de 1,4% avec 71,2 TWh et 2,5% avec 10,5 Mtep. Le résidentiel tertiaire reste le principal consommateur de ces énergies d'origine renouvelable, avec près de 83% de la consommation finale.