Une voiture au gaz naturel est un véhicule essence standard, modifié d'origine par le constructeur, équipé simplement d'un ou de plusieurs réservoirs, d'une jauge et d'un circuit d'alimentation moteur supplémentaire pour le gaz naturel. Les voitures actuellement disponibles sur le marché sont appelées véhicules à bicarburation gaz/essence, puisque fonctionnant avec les deux énergies. Grâce à son réservoir au gaz naturel, un véhicule bi-carburation peut parcourir en moyenne 300 km de plus qu'un véhicule classique. En effet, à l'autonomie gaz naturel (de 200 à 500 km selon les modèles) vient s'ajouter celle liée au contenu du réservoir essence qui demeure généralement inchangé. Le véhicule roule en priorité au gaz naturel et le passage à l'essence se fait automatiquement dès que le réservoir de gaz naturel est vide.
Le gaz naturel est composé essentiellement de méthane, le plus simple des hydrocarbures. La faible teneur en carbone du méthane en fait un carburant propre qui présente des avantages pour l'environnement, tant sur les émissions de polluants réglementés, que sur les émissions de polluants non encore réglementés : CO2, composés organiques volatils (toluène, benzène, xylène...).
La chaîne du gaz naturel utilisé comme carburant émet aujourd'hui 15% de moins de gaz à effet de serre que la chaîne de l'essence et obtient des résultats comparables aux meilleurs diesels.
Le gaz naturel permet en outre de réduire les émissions de polluants locaux à la sortie du pot d'échappement et contribue ainsi à la diminution des émissions de polluants primaires critiques tels que les particules (à la limite du mesurable avec le gaz naturel), les oxydes d'azote (réduction jusqu'à 90% par rapport au diesel), les hydrocarbures non méthaniques. La diminution de ces polluants primaires permet de réduire la production de polluants secondaires comme l'ozone.
Il répond aussi à l'une des préoccupations des populations urbaines : les nuisances sonores et olfactives.
Le gaz naturel est disponible dans de grandes quantités. Plus de 60 ans de consommation mondiale au rythme actuel sont d'ores et déjà comptabilisés. Et 200 ans de consommation sont prévus selon les estimations*. Mais cette énergie de substitution est non renouvelable et elle émet tout de même des gaz à effet de serre.
Plus de 4 millions de véhicules roulent au gaz naturel à travers le monde, dont 500 000 véhicules en Europe. En Europe, l'Italie est aujourd'hui le leader en matière de gaz naturel, avec plus de 400 000 véhicules équipés, grâce à la mise en place de tarifs attractifs et d'une taxation favorable. L'Allemagne est un marché en forte expansion avec près de 20 000 véhicules en circulation. Le gaz naturel rencontre également un fort succès dans les pays en voie de développement, le carburant étant moins coûteux que l'essence ou le gazole, et n'imposant pas de construire des installations de raffinage. L' Inde et l'Egypte enregistrent des fortes progressions en ce sens. Sur le continent américain, les principaux marchés sont l'Argentine, avec 1 200 000 véhicules, le Brésil, avec 600 000 véhicules, et le Vénézuéla avec 50 000 véhicules. Aux Etats-Unis, qui comptent déjà 130 000 véhicules, le développement du gaz naturel comme carburant est impulsé par les grandes villes américaines comme New York ou Los Angeles, qui renouvellent actuellement leurs flottes municipales par des bus au gaz naturel. En Asie, les leaders sont le Pakistan avec 540 000 véhicules, et le Japon avec plus de 18 000 véhicules.
En juin 2005, François Loos, Ministre délégué à l'Industrie avait réuni à Bercy, l'Association Française du Gaz Naturel pour Véhicules (AFGNV) et ses principaux membres énergéticiens, constructeurs automobiles et distributeurs de carburant : Gaz de France, Total, Carrefour, Renault Trucks, Renault et PSA Peugeot Citroën, en vue de signer un protocole pour le développement de la filière du Gaz Naturel pour Véhicules (GNV).
Le Ministre avait déclaré que si le pétrole continuera très longtemps d'y jouer un rôle essentiel, […] il y a une place pour des énergies alternatives. Reconnaissant qu'à plus long terme, l'hydrogène pourrait émerger comme un vecteur énergétique important, le GNV constituait déjà une véritable alternative aux carburants traditionnels, s'en distinguant par un pouvoir calorifique élevé, des émissions réduites de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre ainsi que le faible bruit émis lors de sa combustion.
La ministre de l'écologie a récemment confirmé l'augmentation du crédit d'impôt pour les véhicules propres, qui passera de 1525 € à 2000 € l'an prochain. Ces aides s'appliquent actuellement aux voitures hybrides ou électriques ou roulant au GPL ou au GNV.
Fin 2004, près de 1 600 bus (environ 10 % de la flotte française) et plus de 300 véhicules de propreté (Bennes à Ordures Ménagères) roulaient au gaz naturel dans plus de la moitié des grandes villes de France.
L'objectif de la France est d'atteindre 100.000 véhicules en circulation en 2010 mais la distribution de ce carburant devra être démocratisée, notamment sous deux formes : appareil de remplissage à domicile et bornes GNV dans des stations-service classiques (300 en 2010) pour pouvoir décoller.
Récemment, GDF et Peugeot-Citroën ont lancé une initiative pilote en Haute-Garonne ayant pour objectif la commercialisation auprès des particuliers d'une Citroën C3 roulant au gaz naturel (GNV).
*Sources : Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières.