En retard sur l'éolien par rapport à ses principaux voisins européens, la France dispose pourtant du deuxième potentiel européen (après le Royaume-Uni) en matière de production d'électricité à partir de l'énergie du vent. L'Allemagne avec une puissance installée totale de plus de 15 000 MW devant l'Espagne (6 000 MW) sont les champions incontestés en Europe.
Afin de contribuer à rattraper le retard de la France sur ce secteur, le ministère délégué à l'Industrie a lancé dernièrement un appel d'offres pour la réalisation de centrales de production d'électricité à partir de l'énergie mécanique du vent en France métropolitaine.
Quatorze projets avaient au total été présentés et 12 jugés recevables lors de cet appel d'offres. À l'issue de l'instruction, sept projets de parc éoliens ont été retenus par le ministre délégué à l'Industrie, François Loos.
Le groupe pétrolier Total et la société Harpen, filiale du fournisseur allemand d'électricité RWE ont notamment été sélectionnés pour construire une centrale éolienne dans l'Aveyron, à travers une société commune détenue à 50/50, la société Eoliennes de Mounès.
Cet investissement, d'environ 100 millions d'euros, devrait générer près de 160 emplois dont 60 directs pendant la période de construction, puis une vingtaine pendant la phase d'opération, a précisé Total dans un communiqué. Cette centrale sera constituée de 30 éoliennes de dernière génération (capacité de 90 MW) et fournira l'énergie électrique correspondant à la consommation domestique moyenne (hors chauffage) de 140.000 personnes.
Les sept projets représentent une énergie cumulée de 278,35 mégawatts pour un prix de vente moyen de 75 euros par mégawatt/heure.
Ce choix a été effectué en fonction de critères de prix, d'insertion dans l'environnement, de la puissance installée et de capacités techniques et financières des promoteurs, précise le communiqué du ministère.
Après étude d'impact, enquête publique et concertation avec les populations concernées, ce sont les préfets qui auront la charge de délivrer le permis de construire. Les premiers mégawatts pourraient être produits en 2006 et devraient contribuer au franchissement du cap de 2.000 mégawatts installés attendu pour début 2007, souligne le ministère.
Alors que la dégradation des paysages, les nuisances sonores, les risques de destruction du milieu naturel, des oiseaux notamment, et la sécurité des populations environnantes, constituaient le plus souvent le lot de critiques faites à l'égard de l'éolien.
Mais les choses semblent désormais avoir évolué : au cours des quatre dernières années, près de 200 permis ont été accordés et seulement un quart d'entre eux ont fait l'objet d'un recours devant les tribunaux administratifs.
Les raisons : un renforcement de la concertation au niveau local et des progrès technologiques : une seule machine d'une hauteur inférieure à 100 mètres est maintenant capable de fournir une énergie totale de 2,5 MW. Ce qui correspond aux besoins en électricité (hors chauffage) d'environ 7 000 personnes sans bruit gênant, sans émission polluante, sans déchet et sans nuisance pour l'environnement local. Les principaux constructeurs internationaux (Vestas, GE Wind Energy, Enerco on Gamesa ) travaillent à la fabrication d'aérogénérateurs utilisant les technologies et les matériaux les plus modernes du secteur aéronautique et susceptible de fournir une puissance de 6 MW par machine.