Plus de deux milliards d'habitants des pays en développement vivent actuellement sans avoir accès à l'énergie et aux services énergétiques modernes et ils restent principalement tributaires de la biomasse traditionnelle.
M. Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement qui représente la Commission européenne à la partie ministérielle de la 14e session de la Commission a plaidé en faveur de politiques énergétiques qui améliorent l'accès des populations pauvres de la planète aux services énergétiques tout en renforçant au maximum l'efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables à l'échelon mondial. Nous avons besoin d'une approche intégrée qui vise à améliorer l'efficacité énergétique, à promouvoir l'innovation technologique, à élargir les marchés pour les sources d'énergies renouvelables et à encourager l'utilisation de combustibles fossiles plus propres dans les transports, indique M. Stavros Dimas. Tous ces objectifs amélioreront l'accès à l'énergie dans les pays en développement tout en contribuant à la protection de l'environnement, ajoute t'il.
Placée sous la présidence de M. Aleksi Aleksishvili, ministre géorgien des finances, cette 14ème réunion consiste en une évaluation globale de la mise en œuvre des engagements de Johannesburg dans les domaines de l'énergie, de la pollution atmosphérique, du changement climatique et du développement industriel. Des ministres d'une centaine de pays et des représentants des institutions financières internationales du monde des entreprises et des ONG prennent part à cette réunion.
Les sources d'énergies renouvelables occuperont une place prioritaire dans l'ordre du jour de l'UE pour cette 14e session. Elles jouent un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique et recèlent un potentiel de croissance économique, notamment pour les pays et les régions en développement, souligne la commission qui ajoute que de manière à exploiter ce potentiel au maximum, il est nécessaire de disposer d'un cadre pour une politique à long terme.
Les travaux de la CDD 14 portent également sur la durabilité du développement industriel. Grande consommatrice d'énergie, l'industrie contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre et à la pollution atmosphérique. S'il est essentiel de promouvoir des modes de consommation et de production durables, le développement industriel n'en reste pas moins indispensable à la réalisation des objectifs économiques et sociaux, explique la commission. Ainsi selon elle, l'un des enjeux sera de déterminer la façon d'investir davantage dans un développement industriel durable qui crée des emplois et produit des revenus, notamment par l'intermédiaire des petites et moyennes entreprises.
Ayant comme objectif l'évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre des objectifs définis à l'issue du sommet mondial sur le développement de 2002 à Johannesburg, la Commission du développement durable des Nations Unies travaille par cycles politiques de deux ans consistant en l'alternance de sessions d'évaluation et de sessions décisionnelles.
Ainsi dans le but de mettre en exergue les meilleures pratiques et de recenser les défis les plus urgents à relever pour la communauté internationale, ce n'est qu'en 2007 (CDD 15) que des mesures concrètes afin de surmonter ces problèmes seront arrêtées.
Mercredi à la veille de la clôture de la 14e session de la Commission du développement durable des Nations Unies, le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a appelé à une révolution de l'efficience énergétique, à la réduction de la pollution provoquée par les combustibles solides et à l'exploitation des sources renouvelables d'énergie. Vous vous réunissez à l'heure où l'humanité fait face à de graves difficultés, qui sont indissociables dans les domaines justement qui seront au centre de vos réflexions cette année et l'année prochaine : l'énergie, la pollution de l'air, le changement climatique, le développement industriel, a affirmé le Secrétaire général. Nous devons lancer une révolution de l'efficience énergétique, a t'il ajouté.
M. Annan a encouragé les pays à accroître l'utilisation de véhicules hybrides, à réduire la pollution générée par les carburants fossiles et à augmenter les investissements dans les énergies renouvelables. Il nous faut utiliser davantage de véhicules hybrides et recourir plus souvent aux techniques offrant un meilleur rendement, a-t-il déclaré. Nous devons réduire la pollution provoquée par les combustibles solides, par exemple en utilisant du charbon propre, a-t-il encore dit.
Soulignant que les sources renouvelables d'énergie restent encore lamentablement sous-exploitées, M.Annan a demandé d'investir bien davantage dans celles qui sont bien connues, comme le vent, l'eau et le soleil, et de s' efforcer bien davantage d'étudier et de mettre en valeur celles qui promettent d'être fructueuses à plus long terme, comme les marées, la conversion thermique, l'hydrogène et les cellules à combustible.
Il a également appelé les États à davantage de rigueur dans la mise en œuvre de leurs engagements aux termes du protocole de Kyoto et a souhaité un plus grand usage d'outils flexibles comme le Mécanisme de développement propre du protocole de Kyoto. Tous les pays devraient être plus nombreux à participer au marché des bons d'émissions de carbone. Ils devraient recourir davantage à des instruments souples comme le Mécanisme pour un développement propre du Protocole de Kyoto pour soutenir les projets de développement durable respectueux du climat dans les pays en développement.
Il a enfin appelé à prendre pleinement en compte le problème du réchauffement climatique dans les stratégies nationales de développement.
*Établie en 1992 par l'Assemblée générale, la CDD est composée de 53 membres élus pour une durée de trois ans. Elle se réunie tous les ans pendant trois semaines à New York pour mettre en oeuvre le Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement appelé sommet de Rio. La CDD fonctionne par cycle de deux ans. Le débat de haut niveau de la 14e session a commencé aujourd'hui.