Pourtant, quelques jours plus tôt (14/09), et après de nombreuses annonces apparaissant plus volontaristes les unes que les autres, Serge Lepeltier s'est finalement rétracté sur son projet d'instaurer un bonus-malus pour les voitures neuves en fonction de leur degré de pollution en déclarant qu'on ''ne l'entendrait plus parler de date''.
M. Lepeltier avait en effet, à la surprise générale, annoncé le 21 juin, lors de la présentation du Plan Santé-environnement, que le bonus-malus avait été arbitré et que son entrée en vigueur était prévue le 1er janvier 2005.
Cette annonce avait déclenché un tollé chez des parlementaires UMP, chez plusieurs ministres, et chez les constructeurs automobiles allemands qui s'estimaient pénalisés par une mesure encourageant l'achat de petites voitures performantes sur deux critères, pollution des particules fines émises principalement par les diesels et émissions de CO2. Elle avait provoqué des mises au point embarrassées de Matignon.
Pourtant une étude de Directassurance montre notamment que 69% des Français étaient favorables à l'instauration de ce système de taxation des véhicules les plus polluants.
D'une manière plus générale, le Ministre précise qu'il ''souhaitait l'ouverture très rapide d'une réflexion plus générale'' sur une fiscalité écologique et de ''créer un système incitatif'', ''neutre sur le plan des charges'', qui ''encourage la consommation des produits les moins polluants'' et pas seulement des voitures propres. Cette reflexion
C'est justement de véhicule moins polluant dont il s'agit lorsque PSA évoque son nouveau système Start and Stop qui contribuerait à réduire d'environ 10 % les émissions des véhicules. Les constructeurs auraient-ils contribués à assouplir la position du Ministre et l'inciter à promotionner les véhicules moins polluants ? Le Plan Véhicule propre ouvre la voie dans ce sens.
La Belgique, quant à elle, devrait adopter un système d'aide à l'achat de véhicule moins polluants dès 2005, mais beaucoup s'interrogent d'une part sur les modalités d'applications qui font encore débat - notamment autour du seuil de pollution ouvrant droit à un cadeau fiscal - et d'autre part sur les dérives d'une telle mesure, du fait qu'elle promotionnera les véhicule diesels qui émettent certes moins de C02, mais qui produisent beaucoup plus de particules et de suies que leurs homologues à essence.
Article publié le 22 septembre 2004