Selon la dernière étude de l'Observatoire des énergies renouvelables (Observ'ER), le marché français des appareils domestiques de chauffage au bois (1) a connu en 2018 une baisse de 1,5 % par rapport à 2017, avec 378.980 unités vendues. En 2017, le marché était pourtant reparti à la hausse avec une croissance de 12 % des ventes. Reste que depuis 2015, le secteur évolue "en dents de scie, sans toutefois repasser la barre des 400.000 unités vendues", souligne l'Observ'ER.
Forte demande d'appareils à granulés bois
L'engouement des particuliers pour les poêles et les chaudières à granulés bois a permis de tirer le marché vers le haut l'an dernier, précise l'étude (2) . Les ventes des appareils à granulés ont progressé de 13 % en 2018 (168.575 unités vendues). La hausse des ventes est constante depuis 2014. A l'inverse des appareils à bûches, dont les ventes ont été en recul de 11 % en 2018 (210.405 unités vendues).
"Une quinzaine d'années après son arrivée sur le marché national, le granulé est désormais le combustible bois de référence, notamment pour les particuliers s'équipant pour la première fois d'un appareil de chauffage biomasse", explique l'Observ'ER. De même, "l'utilisation des appareils de chauffage au bois dans la construction neuve porte en partie sur les ventes de poêles à granulés".
Les importations ont aussi augmenté, du fait de la demande croissante des appareils à granulés." Pour la première fois, les importations des appareils passent la barre des 50 %". Les appareils à granulés viennent essentiellement d'Italie et d'Autriche.
Le bois peut profiter des aides et de la RE 2020
Les ventes des appareils de chauffage au bois dans les bâtiments existants ont représenté près de 85 % du marché. Les dispositifs publics d'aides (crédit d'impôt transition énergétique, etc.) au renouvellement ou à l'installation d'équipements de chauffage au bois ont soutenu les ventes de ces appareils. Ils peuvent coûter plusieurs milliers d'euros. Les aides se sont aussi élargies (certificats d'économies énergie, etc.) depuis la volonté des pouvoirs publics de supprimer les chaudières au fioul d'ici 10 ans.
Bien que le marché du neuf ne représente que 15 % des ventes des appareils en 2018, "cette proportion pourrait évoluer rapidement", estime l'Observ'ER. Le bois peut tirer avantage de la réglementation environnementale (RE) des bâtiments neufs en 2020. "La RE 2020 est actuellement en préparation, et notamment son nouveau moteur de calcul. Selon la manière dont les appareils de chauffage y sont valorisés, les ventes pourront évoluer sur ce segment", ajoute l'observatoire.
Les appareils sont de plus en plus performants
Pour regagner des parts de marché, les fabricants misent aussi sur l'augmentation des performances de leurs appareils. "Les produits poursuivent leur évolution vers la très haute performance énergétique et environnementale, pour une réduction maximale des émissions", indique l'Observ'ER. "Les principaux acteurs de la filière sont prêts pour les normes (européennes) EcoDesign", ajoute-t-il. Les normes de cette
78 % des appareils vendus en 2018 ont été certifiés "Flamme verte" (classes 6 et 7 étoiles). Ce label promeut les appareils de chauffage au bois performants au sein du marché français.La proportion des produits labellisés "reste stable. Cependant, le label doit réfléchir à son avenir, et son positionnement face aux normes EcoDesign", considère l'Observ'ER.
Selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), la filière française du chauffage au bois domestique représente une consommation annuelle totale de 7,4 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep).