Face aux enjeux environnementaux et sécuritaires que représente le transport routier de marchandise, la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR) a décidé de s'engager dans une « démarche de performance durable » pour selon elle, conforter les progrès de la mobilité tout en accélérant et en intensifiant les efforts destinés à réduire les nuisances. Elle crée pour cela, « l'observatoire de la performance durable » qui aura pour objectif de créer une banque de données du secteur que la FNTR veut fiables et objectives. Cette banque de données devra réunir des indicateurs de mesure de la « Performance durable » comme l'accidentologie des Poids Lourds, la consommation d'énergie et de carburants, l'évaluation des émissions polluantes et de GES ou encore le financement et le développement des modes de transport complémentaires. Ces critères seront suivis sur le long terme pour apprécier les évolutions qui seront ensuite rendues publiques, et feront l'objet d'objectifs d'amélioration. À travers cette entité, la FNTR veut donc jouer la transparence.
L'observatoire aura également pour vocation de fédérer les énergies entre les différents acteurs du secteur des transports et d'inciter à l'adoption d'engagements volontaires par les professionnels de la route. Il sera par ailleurs chargé de mener les travaux et études utiles, aux plans technique et fiscal, de nature à favoriser la mise en place des biocarburants dans le transport routier de marchandise, la construction de véhicules poids lourds hybrides, le développement des équipements actifs et passifs de sécurité routière, etc.
Pour développer ces actions la FNTR a déjà engagé quelques partenariats. Elle a par exemple demandé à l'organisme de formation AFT-IFTIM de s'associer à la démarche en intégrant de nouveaux supports pédagogiques relatifs au développement durable dans les formations longues qualifiantes du secteur Transport/Logistique, telles que les FIMO, les CAP/BEP ou les formations supérieures ISTELI, TSMEL, CERELOG. Les thèmes abordés porteront à la fois sur la présentation générale des enjeux du développement durable et sur les actions spécifiques à mener dans le cadre des différents métiers Transport/Logistique. Ces thèmes seront déclinés plus spécialement pour cinq fonctions : les dirigeants transport, les exploitants transport, les conducteurs routiers, les directeurs et les opérateurs logistique.
La fédération s'est également rapprochée de plusieurs acteurs du transport terrestre en vue de mettre au point une « unité de chargement interopérable » qui permettrait un transfert plus facile d'un mode à un autre et qui par son absence actuelle constitue le principal frein technique au développement de l'intermodalité. Les acteurs engagés dans cette démarche sont, outre la FNTR, le Comité des Armateurs Fluviaux (CAF), Novatrans (transport combiné) et le Groupement National des Transports Combinés (GNTC).
Enfin, la FNTR s'est engagée à diffuser à toutes ces entreprises adhérentes, la charte d'engagements volontaires du transport routier en faveur de la réduction des émissions de CO2, initiée par le Ministère des Transports, de l'Équipement, du Tourisme et de la Mer. En souscrivant à cette Charte, chaque entreprise signataire se donne la possibilité d'identifier des économies potentielles de consommation de carburant et de mettre en place des actions concrètes pour réaliser ces économies. En contrepartie, le Ministère valorisera les actions menées dans le cadre de cette Charte d'engagement volontaire afin de faire connaître la contribution du transport routier de marchandises au développement durable.
Engagements dans la durée, actions concrètes, transparence sont les maîtres mots de l'Observatoire de la Performance Durable, explique Jean-Paul Deneuville, Délégué Général de la FNTR, qui présentera, dès 2007, la composition de cet Observatoire et ses premières réalisations, lors de son Congrès d'octobre.
Les co-présidents de la FNTR, François BRANCHE et Patrick VERMOT-DESROCHES, ont tenu à souligner que le transport routier avait déjà réalisé d'importants efforts en matière environnementale et sécuritaire depuis de nombreuses années : le chemin déjà parcouru est conséquent. La présence de camions dans les accidents a été divisée par trois depuis 1990, la consommation de carburant a baissé de 20% depuis 1990, les émissions de gaz polluants ont diminué, depuis 1993, au minimum de 76 %, et jusqu'à 94 % pour certains gaz.
Rappelons toutefois que l'évolution des normes Euro y est pour beaucoup dans ces améliorations. Les normes Euro IV et Euro V, obligatoires à partir du 1er octobre 2006 et du 1er septembre 2009 respectivement, devraient également se traduire par une baisse supplémentaire de 80% des émissions de particules et de 30 % des autres polluants résiduels.