Mais cet affichage est loin d'être systématique même si l'ADEME remarque une amélioration. L'étude menée par l'agence au cours du salon montre que cette obligation réglementaire est de mieux en mieux respectée : l'étiquette est présente sur 87 % des véhicules contre 62% lors de l'édition 2006.
Une mauvaise publicité pour les modèles de luxe ?
Toutefois, la présence de l'étiquette ne garantit pas systématiquement sa lisibilité. L'ADEME remarque ainsi que le client doit parfois faire la démarche de chercher l'étiquette sur un écran informatique comme ce fut le cas sur les stands de Renault, Chrysler, Dodge, Alfa Roméo et Jeep. De plus, de nombreuses étiquettes sont trop éloignées du public pour être lisibles (Bentley, Porsche ou Ferrari) ou sont cachées par l'étiquette du prix.
Au total, 11 marques n'ont pas respecté la législation en utilisant une étiquette personnalisée non-conforme à la réglementation (Fiat, Hyundai et Dangel) ou n'ont carrément pas apposé d'étiquette pour certains de leurs modèles (Lotus, Bentley, Lamborghini, Skoda, Ford, Alfa Roméo, Rolls Royce et Aston Martin). Les constructeurs de voiture de luxe restent donc les mauvais élèves du salon.
Cette étiquette est en effet globalement perçue comme une mauvaise publicité pour beaucoup de constructeurs. Parmi les voitures exposées sur le Mondial 2008, 38% sont des berlines, 17% des tout-terrains et 13% des coupés. Résultat, la moyenne des émissions de CO2 des véhicules exposés et étiquetés est de 174 gCO2/km ce qui est largement supérieur à l'objectif des 130 gCO2/km en cours de négociations au sein des instances européennes.
Une étiquette mieux connue et appréciée des acheteurs
Pourtant cette étiquette/énergie est appréciée des consommateurs. Un sondage réalisé en septembre 2008 par BVA pour l'ADEME révèle que l'étiquette énergie/CO2 est connue des deux tiers (67 %) des acheteurs et après présentation de l'étiquette aux répondants, 78 % la considèrent comme un vecteur d'information important.
Sur le modèle des étiquettes-énergie des appareils électroménagers, un code couleur a été attribué à des fourchettes d'émissions. La classe A, verte foncée, fait référence à des émissions inférieures à 100gCO2/km et correspond à la meilleure note de l'échelle de classement. En revanche, un véhicule qui émet plus de 250g de CO2/km est classé G et référencée en rouge.
Depuis sa mise en place, il semblerait que l'étiquette énergie/climat ait amélioré la prise de conscience. Selon le sondage de l'ADEME, plus d'un tiers (35 %) des acheteurs déclare connaître le niveau d'émission en CO2 de leur véhicule, un niveau de connaissance qui a plus que doublé depuis 2007 (13 % en 2007). En revanche, au moment de passer à l'acte d'achat, le bonus/malus a été plus incitatif.
Rappelons qu'après six mois de mise en œuvre, ce bonus/malus a fait ses preuves : 43 % des voitures vendues émettent moins de 130 gCO2/km, contre 29,8 % en 2007. La part des ventes de véhicules de moins de 120 gCO2/km a, quant à elle, augmenté de 68,2 % (de 19,5 % en 2007 à 32,8 % pour le 1er semestre 2008).
Concernant les ventes de voitures émettant plus de 160 gCO2/km, soit les classes soumises au malus, elles s'élèvent à 13,3% (contre 23,6 % en 2007), soit une chute des ventes de 43 %. Aussi, la moyenne des émissions de CO2 des voitures vendues en France est passée de 149 à 140 gCO2/km en 6 mois, alors que la tendance des 5 dernières années montre un gain moyen de 1 gCO2/km par an.
Selon l'ADEME, au Mondial de l'automobile 2008, seulement 25% des modèles exposés permettraient à leur acquéreur de bénéficier d'un bonus (émission inférieure à 131 gCO2/km) alors que 47% des modèles étiquetés sont soumis au malus (émission supérieure à 160 gCO2/km).