Alors qu'en France se déroule un débat national sur le mix énergétique de demain, la Commission européenne vient de publier un Eurobaromètre sur la qualité de l'air, dont une partie est consacrée aux options énergétiques qui devraient être privilégiées pour les trente prochaines années. Selon les personnes interrogées, les transports (96%) et les centrales électriques thermiques (92%) font partie, avec l'industrie (92%), des trois secteurs qui ont le plus d'impact sur la qualité de l'air.
2013, année européenne de l'air
Le 8 janvier, le commissaire européen à l'Environnent a donné le coup d'envoi de "l'année de l'air". "Les chiffres ne sont tout simplement pas acceptables, a déclaré à cette occasion Janez Potočnik. Nos dernières analyses évaluent à 420.000 les décès anticipés dus à la pollution de l'air dans l'Union européenne en 2010".
Selon le Bureau européen de l'environnement, dans ce domaine, les normes européennes sont plus faibles que celles préconisées par l'Organisation mondiales de la santé (OMS). Pour les particules fines, par exemple, la concentration maximale autorisée qui entrera en vigueur en 2015 est de 25 g/m3, soit 2,5 fois plus que ce que l'OMS préconise et le double de la limite appliquée actuellement aux Etats-Unis (12 g/m3). Malgré leur peu d'ambition, les normes en matière de qualité de l'air ne sont pas ou peu respectées aujourd'hui par les Etats membres.
La Commission européenne présentera à l'automne 2013 une communication relative à la révision de la politique européenne en matière de qualité de l'air.
Ce sont les Portugais (82%), les Autrichiens, les Espagnols, les Allemands et les Danois (81%) qui soutiennent le plus les énergies renouvelables, alors que moins de la moitié des Roumains (49%) et des Bulgares (45%) indiquent qu'elles constituent une priorité.
Les Slovaques (44%), les Luxembourgeois, les Maltais (40%), les Britanniques (39%) et les Autrichiens (38%) sont les plus sensibles à l'efficacité énergétique.
Un Européen sur cinq (18%) pense également que le nucléaire doit rester une priorité, tandis que cet avis est partagé par 26% des Français interrogés, 33% des Suédois et 44% des Tchèques. A l'opposé, seulement 4% des Autrichiens et des Chypriotes, et 8% des Allemands et des Grecs pensent que le nucléaire doit être un choix prioritaire.
Douze pour cent des Européens considèrent que développer le captage et le stockage de CO2 (CSC) est une priorité, 8% pensent qu'il faut poursuivre le développement des énergies fossiles. Enfin, 9% privilégient le développement des combustibles non conventionnels.
Gaz de schiste : les Européens sont vigilants
Mais à y regarder de plus près, les Européens sont divisés sur cette question. Alors que 32% des Polonais pensent que les gaz de schiste doivent constituer une priorité, ils ne sont que 3% à partager cette opinion en Suède, Finlande et Italie. Huit pour cent des Français pensent que c'est une option énergétique prioritaire.
Les trois quarts des personnes interrogées indiquent qu'elles se sentiraient concernées (40% seraient même très concernées) si un projet d'exploitation de gaz de schiste était envisagé dans leur voisinage. C'est en France (89%), en Allemagne (82%), en Irlande, au Luxembourg (81%) et en Autriche (80%) que les gens se disent le plus concernés. Plus de la moitié des Français (54%), des Autrichiens (52%), des Irlandais (51%), des Allemands et des Bulgares (50%) se disent même très concernés.
Au contraire, en Pologne, où le gaz de schiste remporte un tiers des suffrages, 49% des personnes interrogées ne se sentent pas concernés par le sujet, même si un projet était prévu à proximité de chez eux.
Plus de six Européens sur dix estiment que l'Union européenne doit adopter des approches harmonisées quant à l'extraction des gaz non conventionnels. Ils sont 77% aux Pays-Bas, 73% en Lituanie et 72% en Belgique, contre 33% en Autriche. Les Autrichiens en majorité (61%) et 44% des Français désapprouvent au contraire l'idée d'une harmonisation européenne sur ce dossier.
Les voitures de demain : électriques et hybrides
Quant au transport, plus de la moitié des Européens interrogés (56%) pense que les systèmes électriques sont les plus respectueux de l'environnement. Ils sont 71% à classer cette solution en première place, loin devant les motorisations hybrides essence (39%) et hybrides diesel (31%). Un tiers des Européens estime également que les agrocarburants sont bons pour l'environnement.
Les Français et les Néerlandais font exception en classant à la première place les systèmes hybrides essences (53%).