Le risque de cancer serait diminué de 25% chez les consommateurs réguliers d'aliments bio, par rapport aux personnes qui en consomment moins souvent, révèle une étude épidémiologique menée par une équipe de l'Inra, de l'Inserm, de l'université Paris 13 et du Cnam, publiée dans le JAMA Internal Medicine le 22 octobre 2018. La cohorte NutriNet-Santé porte sur un échantillon de 68.946 personnes, suivies depuis 2009. Au cours des années de suivi, 1.340 nouveaux cas de cancers ont été enregistrés. Une diminution de 25% du risque de cancer tous types confondus a été observée chez les consommateurs réguliers de bio.
"Cette association était particulièrement marquée pour les cancers du sein chez les femmes ménopausées (-34% de risque, score bio élevé versus bas) et les lymphomes (-76% de risque). La prise en compte de divers facteurs de risque pouvant impacter cette relation (facteurs sociodémographiques, alimentation, modes de vie, antécédents familiaux) n'a pas modifié les résultats", indique le communiqué de presse.
Les chercheurs avancent plusieurs hypothèses pour expliquer ces données : présence de résidus de pesticides synthétiques beaucoup plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus d'une agriculture conventionnelle, comparés aux aliments bio, ou teneurs potentiellement plus élevées en certains micronutriments (antioxydants caroténoïdes, polyphénols, vitamine C ou profils d'acides gras plus bénéfiques) dans les aliments bio.
"Les conclusions de cette étude doivent être confirmées par d'autres investigations conduites sur d'autres populations d'étude, dans différents contextes", soulignent les scientifiques.