La direction de l'usine Areva de retraitement des déchets nucléaires de La Hague (Manche) a indiqué mardi 6 septembre à l'AFP qu'elle faisait appel de la décision du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris d'annuler son projet d'externalisation de sa production d'énergie.
Areva a créé en mars dernier un groupement d'intérêt économique avec Dalkia (filiale de Veolia à 66%) afin de lui confier, à compter de 2014, la production et la distribution de l'énergie à partir de la biomasse de l'usine. Or, le TGI de Paris, saisi par les syndicats CGT et FO, avait annulé le 5 juillet ce projet jugeant que cette externalisation ''était génératrice de risques psychosociaux importants et de risques techniques et industriels considérables (…) de nature à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs concernés''. Le tribunal avait souligné le risque d'une perte de savoir-faire technique et le risque industriel qui pourrait en découler.
Mais Areva a décidé de faire appel estimant que ''l'entreprise ne peut pas accepter qu'une telle décision de justice laisse à penser que son projet puisse être une source de danger''. Selon le groupe, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) aurait indiqué il y a plusieurs mois que ce projet proposait un système de surveillance satisfaisant du sous-traitant. Or, en août, après une inspection sur le site, l'ASN a "constaté une surveillance insuffisante" de la part d'Areva vis-à-vis de ses sous-traitants actuels sur un chantier de maintenance. Areva a assuré, de son côté, avoir renforcé depuis son dispositif de surveillance des prestataires.