Lors de son déplacement à Saint-Nazaire sur les chantiers de construction navale, mardi 25 janvier, Nicolas Sarkozy a annoncé le lancement prochain de l'appel d'offres sur l'éolien offshore pour une puissance totale installée de 3.000 mégawatts (MW). Quelque 600 éoliennes de 5 MW devraient ainsi être installées pour un investissement estimé à 10 milliards d'euros. Cinq zones de développement ont été retenues, situées sur la façade Atlantique et la Manche. La ministre de l'Ecologie, interrogée à l'Assemblée nationale, a détaillé les sites retenus : Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime), Fécamp (Seine-Maritime), Courseulles-sur-Mer (Calvados), Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
L'appel d'offres sera ouvert au deuxième trimestre 2011, a indiqué le président de la République, et les candidats seront départagés en 2012 pour une mise en service des parcs en 2015.
Eolien offshore : le retard français
La France ne possède pour l'heure aucun parc éolien offshore alors que 1.136 turbines sont déjà installées dans les eaux européennes (2.964 MW). La loi Grenelle 1 prévoit l'installation de 6.000 MW d'éolien en mer d'ici à 2020. Pour encadrer leur développement, l'Etat a demandé, au printemps 2009, aux préfets des régions Bretagne, Pays de la Loire, Haute-Normandie, Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d'Azur de mettre en place pour chaque façade maritime française une instance de concertation et de planification afin de définir les zones propices au développement de l'éolien offshore. Deux appels d'offres de 3.000 MW chacun devaient suivre.
Annoncé pour août 2010, le premier appel d'offres pour l'éolien offshore était très attendu par les industriels de la filière. Mais le gouvernement craignait qu'il ne se concrétise par des importations, ''au détriment'' de l'emploi industriel français, et a donc planché sur des critères visant à favoriser l'emploi français. ''Notre objectif est de faire émerger une filière nationale performante pour construire ces moyens de production et également se projeter à l'export'', a souligné Nicolas Sarkozy, expliquant que cet appel d'offres avait été reporté pour que ''les industriels du secteur se structurent''. Le chef de l'Etat a estimé que cette nouvelle filière industrielle devrait permettre de créer 10.000 emplois en France. ''La qualité des projets industriels sera un élément très important du choix'', a-t-il insisté.
Certains projets restent dans l'incertitude quand d'autres s'organisent
L'incertitude demeure pour les projets en cours et déjà bien avancés, à l'instar du parc prévu au large de Veulettes-sur-mer en Seine-Maritime, seul parc sélectionné par l'appel d'offres de l'Etat lancé en 2004, ou celui des Deux-Côtes. Si la Compagnie du Vent, promoteur du parc des Deux-Côtes, se dit confiant et poursuit les études, le sort du projet développé par Enertag est suspendu à une procédure administrative.
Certains autres s'organisent. Le 19 janvier dernier, EDF Energies nouvelles et Alstom Power ont annoncé la signature d'un contrat pour répondre conjointement à l'appel à projets du gouvernement. EDF EN s'engage ainsi à équiper ses parcs français de turbines fabriquées par Alstom.