Un déploiement de 60 millions de pompes à chaleur (PAC) en Europe d'ici à 2030, comme prévu par l'objectif REPowerEU, permettrait de réduire de 40 % la demande gazière nécessaire au chauffage des bâtiments par rapport à 2022, ainsi que de diminuer les importations énergétiques du continent de 60 milliards d'euros. Ce sont les résultats d'une étude réalisée par le cabinet Cambridge Econometrics pour l'Association européenne des pompes à chaleur (Ehpa) et la Fondation européenne pour le climat.
Concernant la France, toujours à l'horizon 2030, le potentiel est celui d'une baisse des factures de chauffage de 40 % et d'une réduction de moitié de la demande gazière pour les bâtiments. Les économies estimées sont ainsi de 9 milliards d'euros (Md€) pour les importations d'énergie, dont 7 Md€ pour celles de gaz. Un tel scénario pourrait en outre entraîner la création de plus de 300 000 emplois supplémentaires, tout en réduisant de plus de 60 % les émissions de CO2 et d'oxydes d'azote (NOx), selon le rapport. Le pays est le plus grand marché pour les PAC en Europe (+ 20 % de ventes entre 2021 et 2022), et compte encore environ 14 millions de chaudières à gaz et à mazout. Les PAC sont des « options compétitives pour les consommateurs » selon l'Ehpa, « leur coût d'utilisation sur la durée de vie étant en moyenne inférieur de plus de 50 % à celui d'une chaudière à gaz en France ».
« Pour que les pompes à chaleur se répandent rapidement dans nos foyers, les autorités doivent aider les consommateurs à surmonter les coûts initiaux élevés, à trouver un installateur accrédité et fiable et à mieux isoler leur maison », réclame Dimitri Vergne, responsable de l'équipe développement durable au Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc).
Le projet de loi de la Commission européenne visant à interdire la vente de nouvelles chaudières à combustibles fossiles en 2029 sera débattu le 27 avril prochain.