Alors que le financement du futur Canal Seine-Nord Europe a été bouclé en octobre 2019, la société de projet (société du CSNE) progresse dans la constitution du dossier en vue d'obtenir les autorisations administratives. Ce canal de 107 km reliera l'Oise au canal de l'Escaut (Compiègne – Cambrai). Le projet étant conséquent, les travaux seront phasés par tronçon.
Les études du premier tronçon de 18 km dans l'Oise (Compiègne - Passel) se terminent et ont été soumises à l'avis de l'Autorité environnementale (1) (Ae). Cette dernière a rendu ses conclusions le 18 décembre dernier. Elle relève que les impacts de ce projet seront nombreux et multiples. Elle met surtout en avant la préservation des habitats naturels terrestres ; la capacité des mesures de compensation à recréer ou à restaurer, dans la durée, des fonctionnalités écologiques équivalentes à celles des milieux détruits ; la gestion d'un volume exceptionnel de matériaux extraits ; et la maîtrise des impacts liés aux trafics générés par le canal, au développement éventuel de l'urbanisation et à l'évolution de l'activité agricole.
Si l'Ae reconnaît un travail de qualité sur ce dossier, elle demande des études complémentaires, notamment sur le programme de compensation. Le canal va traverser plusieurs zones d'intérêt écologiques, notamment des zones humides. Le porteur du projet vise l'équivalence fonctionnelle entre les milieux détruits et les mesures compensatoires prévues. « L'intégration de toutes les composantes reste à consolider pour que cette équivalence fonctionnelle soit réellement démontrée », relève l'Ae. La gestion des déblais et du bruit inquiète aussi l'autorité environnementale. Enfin, l'Ae demande plus de détails sur les infrastructures annexes prévues, comme les plateformes multimodales (canal-route-rail) envisagées le long du canal. « La multimodalité est affirmée sans être démontrée alors que les plateformes ont été déclarées d'utilité publique, ce qui pourrait conduire à s'interroger sur les effets positifs attendus de ce grand projet, sur les développements induits sur l'urbanisation et sur l'évaluation des impacts associés », explique l'Ae.