Avec une progression de 8 % de son usage depuis 2021, de 31 % depuis 2019, d'après le dernier bulletin de Vélo & Territoires, la bicyclette continue de gagner du terrain. Pour l'association, qui enregistre ces informations grâce à un parc de 205 compteurs « représentatifs », partagés avec la Plateforme nationale des fréquentations, ce bilan est surtout à mettre au crédit des pratiquants en milieu urbain. Dans cet environnement, Vélo & Territoires note une hausse de 10 % par rapport à 2021, notamment en semaine. Quelques villes sortent particulièrement du lot : l'agglomération de Dunkerque (+ 20 % depuis 2021), les métropoles de Strasbourg (+ 18 %) et de Grenoble (+ 17 %) ou encore le Grand-Annecy (+ 17 %). Avec de modestes hausses de 4 %, Bordeaux et Cannes sont à la traîne. Mais pour Cannes, l'effort s'avère tout de même considérable, puisqu'elle aura gagné 63 % depuis 2019.
En milieux périurbain et rural, en revanche, les chiffres restent globalement stables (respectivement 0 % et - 1 %), liés à une pratique de loisirs « marquée par les congés et la météo ». Selon l'association, ce rythme ne suffira peut-être pas pour atteindre l'objectif du Plan vélo qui vise 12 % de part modale à l'horizon de 2030. Avec l'Alliance pour le vélo, dont elle fait partie, elle demande donc au Gouvernement de traduire les annonces du nouveau Plan vélo en réalité stratégique et d'orienter des investissements pluriannuels vers les infrastructures cyclables.
Une analyse de l'European Cyclists Federation (1) , publiée en décembre dernier, révèle que la France se situe au dernier rang européen en termes d'investissements nationaux pour le cyclisme. En additionnant les soutiens nationaux et les fonds européens, les subsides accordés par habitant et par an s'élève à 1,20 € dans le pays, contre 5,30 € en Italie, 9,20 € en Allemagne, 13,60 € dans les Pays-Bas et 36 € en Irlande. Les collectivités locales portent l'essentiel des dépenses de fonctionnement et d'investissement.