Des boulettes d'hydrocarbure ont été découvertes mercredi 5 février sur des plages du Morbihan, avant de s'échouer vendredi 7 février sur les côtes de Loire-Atlantique et de Vendée. Une enquête a été ouverte afin de découvrir les causes de cette nouvelle pollution, qui couvre 3% des côtes, du Morbihan à la Vendée. D'après les premiers résultats d'analyse de la gendarmerie nationale, ces boulettes sont constituées d'un produit du type fuel lourd utilisé pour la propulsion des navires, a indiqué la préfecture du Morbihan le 6 février dans un communiqué.
Dégazage ou pas ?
Avec les tempêtes qui frappent actuellement le littoral atlantique, les communes riveraines touchées soupçonnent un dégazage commis par un ou des pétroliers au large. Une quinzaine de communes ont annoncé avoir déposé plainte ou s'apprêter à le faire. Un dégazage ouvre la voie à un dédommagement civil des communes par les responsables.
Mais la préfecture de Loire-Atlantique a écarté mardi 11 février la cause de dégazage : "Les premières analyses (...) montrent que les hydrocarbures en cause proviennent de fonds anciens, ce qui ne valide pas à ce stade l'hypothèse d'un dégazage", a indiqué la préfecture. Les analyses ont été effectuées par le Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre).
D'après Ouest France (1) , ce premier diagnostic provient de boulettes prélevées dans le Morbihan. Celles qui sont apparues sur les côtes de Loire-Atlantique sont toujours en cours d'analyse. Elles devront confirmer l'hypothèse privilégiée d'une pollution de la même origine du Morbihan à la Vendée, a indiqué le quotidien le 12 février.
La fédération d'associations France Nature Environnement et l'ONG Surfrider soupçonnent également un dégazage "sauvage" : "Le fuel qui souille actuellement nos côtes pourrait bien, au moins en partie, provenir d'un comportement infractionnel : le « dégazage sauvage », ce qui n'exclut pas la remobilisation de pollutions anciennes", ont indiqué les associations. De 1% à 3% des pollueurs par dégazage sont poursuivis, selon elles. Les ONG ont appelé le gouvernement "à généraliser les modalités de contrôle" et durcir les sanctions appliquées aux contrevenants.
Selon l'AFP, le ministre de l'Ecologie Philippe Martin a indiqué lundi 10 février que cette piste de dégazage n'était pas privilégiée par ses services, et a évoqué celle "d'une vieille épave au large qui, remuée dans le tambour de ces tempêtes, aurait pu relâcher des hydrocarbures qui auraient été dans ses soutes". Le ministre a assuré que les communes les plus touchées pourraient être aidées financièrement même si le plan Polmar concernant les pollutions marines n'a pas été déclenché.