Conscientes qu'elles représentent 75% de la consommation mondiale d'énergie et qu'elles jouent un rôle majeur dans la réduction des émissions de CO2, les grandes villes ont axé leurs réflexions sur les avantages économiques dont elles pourraient bénéficier en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour Ken Livingstone, Maire de Londres et Président du C40, ce sommet a été un succès fantastique avec un vrai sens. Les plus grandes villes du monde sont venues ensemble pour partager des idées et pour apprendre l'une de l'autre. Ce fut une expérience extrêmement positive et galvanisante. Au final, les villes participantes se sont toutes déclarées disposées à mettre en place des programmes radicaux de réduction d'émissions de CO2.
À cette occasion, la fondation de l'ancien Président américain Bill Clinton a annoncé qu'elle débloquait 5 milliards de dollars pour le lancement d'un programme de rénovation énergétique des bâtiments. Ce programme réunira des énergéticiens, des banques et des municipalités dont les bâtiments seront rénovés. Convaincu que le changement climatique est un problème global qui exige une action locale, Bill Clinton espère que ce programme de rénovation fournira aux villes et aux propriétaires des bâtiments l'accès aux fonds nécessaires pour équiper les bâtiments existants avec des produits efficaces, permettant une économie d'énergie de l'ordre de 20 à 50%. Rappelons que les bâtiments comptent pour presque 40% des émissions de gaz à effet de serre. Dans les villes telles que New York ou Londres, ce taux est proche des 70%. Quinze villes ont été sélectionnées pour ce premier volet de rénovation : Bangkok, Berlin, Chicago, Houston, Johannesburg, Karachi, Londres, Melbourne, Mexico, New York, Rome, Sao Paulo, Seoul, Tokyo et Toronto.
Par ailleurs, toutes les municipalités présentes au sommet ont appelé les chefs d'États et les gouvernements à s'engager en faveur d'une stabilisation des émissions de gaz à effet de serre. Elles se sont particulièrement adressées aux pays du G8 qui doivent se réunir à Heiligendamm en Allemagne en leur demandant de prendre en compte les différents rapports du Groupe intergouvernenmental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) et de Nicholas Stern. Cet ancien chef économiste de la Banque Mondiale affirmait l'an dernier que l'inaction face au changement climatique pourrait coûter 5% du PIB mondial chaque année, dès maintenant et indéfiniment, et que les dommages collatéraux pourraient même porter ce coût à 20% du PIB mondial, voire plus.
En attendant le prochain sommet du C40 prévu dans deux ans à Séoul, des conférences spécifiques sur des questions clés vont être organisées. La ville de Los Angeles accueillera par exemple un atelier sur les émissions des aéroports, une conférence dédiée à la réduction des émissions des ports et des bateaux se tiendra à Rotterdam et Londres organisera également un atelier sur la congestion du trafic.