Sur le terrain, tout s'effectue en flux tendu, les panneaux à peine déballés sont immédiatement installés. Jusqu'à 250 personnes travaillent sur le site au plus fort du chantier, avec en pointe 15.000 panneaux posés par jour !
C'est un groupement d'entreprises piloté par Clemessy qui a remporté le contrat de conception, construction, opération et maintenance de cette centrale. Les panneaux produits en Chine ont été testés sur les lignes de production puis dans deux laboratoires externes en Chine et encore testés dans un laboratoire en France (Certisolis) pour s'assurer de leur qualité. Chaque panneau dispose d'un code barre. Ils sont donc scannés pour permettre, en cas de problème, de retracer l'ensemble de son processus de fabrication.
La centrale de Cestas se compose de 25 "petites centrales" de 12 MWc, raccordées les unes aux autres pour une puissance globale de 305 MWc et donc, vue la puissance, un raccordement directement sur le réseau très haute tension (RTE). Elle devrait produire 350 gigawattheures, soit l'équivalent de la consommation domestique de la ville de Bordeaux (environ 240.000 habitants).
La réglementation freine le développement des centrales au sol
La loi impose une distance de 500 mètres entre chaque centrale de 12MWc pour un même maître d'ouvrage. Donc, pour rentabiliser au mieux la surface au sol de 250 hectares, la société Neoen, propriétaire des terres et à l'origine du projet, a dû s'entourer de huit autres actionnaires. Coût de l'opération : 285 millions d'euros. Mais au final, Neoen ne détient que 40% du parc alors que la société aurait préféré être seul actionnaire : "Nous subissons les effets d'une réglementation datant du début de la décennie précédente, qui a été conçue initialement pour de l'éolien, et qui continue à survivre alors même que les pouvoirs publics annoncent par ailleurs vouloir éviter le "mitage" des projets. Les centrales au sol de grande taille sont pourtant le meilleur moyen de produire de l'électricité solaire de la manière la plus compétitive, tout en donnant aux acteurs français (que ce soit Neoen ou bien ses partenaires industriels, notamment Eiffage et Schneider) des références pour leur développement à l'international. Un effort de simplification administrative serait donc bienvenu !", témoigne Xavier Barbaro, président directeur général de Neoen.
Les associations réclament des comptes
Même si les concepteurs de ce projet affirment avoir lancé des programmes de compensation écologique dans le département (reboisements / aménagements de zones humides), des associations comme Sepanso, une des plus importantes en Gironde pour la protection de l'environnement, sont plutôt opposées à ce genre d'"immense installation industrielle qui empiète à nouveau sur la nature". La seule raison valable d'accepter ce type de projet serait alors de "stopper un réacteur nucléaire", affirme Daniel Delestre, président de l'association.