« Nous avons la chance d'avoir une situation locale plutôt favorable d'un point de vue hydrique. Nous voulons toutefois anticiper notre organisation de manière à aborder l'avenir de la meilleure façon possible, indique Philippe Janicot, vice-président de Limoges Métropole au cycle de l'eau, à la gestion de l'eau pluviale, et à l'assainissement. Nous constatons d'ores et déjà des étés très secs mais également des pluies que nous avons du mal à gérer ».
La Communauté urbaine Limoges Métropole (Haute-Vienne) a donc voulu rassembler les acteurs présents sur son territoire, à travers le projet de « Territoire en transition Hydrique », pour trouver des solutions pour mieux gérer l'eau. « Notre territoire héberge un écosystème riche : que ce soit issu du monde de la recherche avec le laboratoire Peirene, de la formation avec l'université de Limoges ainsi que des écoles d'ingénieurs mais également des entreprises du secteur avec celles regroupées au sein d'un cluster - le pôle environnement Nouvelle-Aquitaine – ou encore le siège de l'Office internationale de l'eau », souligne Daniel Lafont, Directeur général adjoint des services en charge du pôle économique de la communauté urbaine.
Quatre objectifs visés
Au final quatre grands objectifs sont visés : tout d'abord une anticipation des conflits d'usage.
« Nous travaillons par exemple avec la Chambre d'agriculture pour protéger nos captages des pollutions par des intrants agricoles mais également pour que des animaux s'abreuvent sur leurs parcelles, complète Daniel Lafont. Nous allons mettre autour de la table tous les acteurs, déterminer quelles sont nos priorités et comment nous allons y répondre collectivement ».
Limoges Métropole souhaite également améliorer les performances économiques des entreprises agricoles, industrielles et des services publics qui nécessitent de l'eau : « Limoges métropole exploite l'eau en régie : nous pourrions par exemple peut-être développer de nouvelles approches pour disposer de données plus fiables, illustre Daniel Lafont. Aujourd'hui, la donnée devient l'élément stratégique pour piloter une politique ». Enfin, elle espère le développement d'entreprises proposant des solutions innovantes et que le territoire soit reconnu pour son approche.
La première étape, la phase de diagnostic, sera lancée cette fin d'année. « Nous souhaitons mieux connaître les ressources disponibles aujourd'hui pour analyser les points de risque et d'améliorations, développe Philippe Janicot. Ce diagnostic s'appuiera sur un recensement des données chiffrées existantes sur l'eau à l'échelle de la métropole et de l'avis des experts de l'écosystème ». A partir de cet état des lieux, un programme d'actions et d'expérimentation devrait être établi d'ici avril 2021.
Un objectif de réduction de la consommation de 30 % en Nouvelle-Aquitaine
D'un point de vue plus large, à l'échelle régional, l'objectif de la Nouvelle-Aquitaine est de diminuer la consommation d'eau de 30%. Dans son dernier état des lieux, l'Agence de l'eau Loire Bretagne montre que la pression liée aux prélèvements sur les cours d'eau à l'étiage la plus forte s'exerce essentiellement dans une large bande centrale du bassin : en Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Est de la Bretagne. Ces régions sont également celles qui présentent le plus de masses d'eau risquant de ne pas atteindre les objectifs environnementaux en 2027.