Dis-moi qui tu es, je te dirai ce que tu manges ! C'est en substance ce que révèle une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), réalisée dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé (1) , qui s'est penchée sur l'attitude et la fréquence de consommation de produits bio, sur un échantillon de 54.311 personnes.
Les consommateurs réguliers (7.606 personnes) "ont un niveau plus élevé d'éducation et sont physiquement plus actifs, mais ont un niveau de revenus comparables aux non-consommateurs bio (excepté pour le groupe des non consommateurs qui invoquent un coût trop cher pour ne pas consommer les produits bio)". Contrairement aux idées reçues, ils n'ont donc pas un pouvoir d'achat plus important.
Alors pourquoi achètent-ils bio ? A 69,9% car ces produits sont considérés comme meilleurs pour la santé et 83,7% comme meilleurs pour l'environnement. S'il n'est pas prouvé que le bio est meilleur pour la santé, le régime alimentaire des consommateurs bio serait plus sain, révèle l'Inserm. "Leurs apports caloriques moyens journaliers sont identiques, mais leurs apports sont plus élevés pour les vitamines et minéraux (+10 à 20%), les acides gras oméga-3 (+20%) et les fibres (+27%)". Ils mangent plus de fruits et légumes, de céréales complétes, de fruits à coque, et consomment moins de boissons sucrées ou alcoolisées, de charcuterie, de lait et de fast food.
Résultat : "Leur alimentation globale (mesurée à l'aide d'un score validé) est plus proche des recommandations du Plan national nutrition santé (PNNS) (2) ". L'Inserm entend vérifier les effets à long terme de ce régime alimentaire bio "sur l'état nutritionnel et le risque ou la protection de maladies chroniques", durant le suivi de la cohorte qui devrait durer encore cinq ans minimum.