Avancer vers l'objectif de « zéro artificialisation nette » des sols fixé pour 2050 apporte des avantages en matière de gestion des eaux pluviales. Dans son guide de l'aménagement des espaces publics (1) (en cinq volets), paru en janvier 2022 et présenté lors du dernier Carrefour des gestions locales de l'eau, la métropole de Rennes donne des clés pour soutenir la « perméabilisation urbaine » dans le reste de la France.
L'imperméabilité des sols entraînée par la construction des routes, des bâtiments et d'autres ouvrages induit un risque non négligeable d'inondations. « Environ 7 % de l'eau qui coule dans la Vilaine provient de la ville de Rennes, dont un quart depuis le réseau de ruissellement des eaux pluviales, explique Mathieu Pansart, chargé d'études hydrauliques eaux pluviales pour Rennes Métropole. Ce chiffre monte jusqu'à 30 % durant la période des orages estivaux, dont la pluviométrie augmente et dépasse aujourd'hui 10 millimètres par jour. » La cité bretonne suggère donc d'abandonner le système dit « de mise en séparatif », qui comprend un réseau de récupération des eaux pluviales raccordé au réseau principal, au profit d'une solution de « déconnexion-infiltration ».
Ce type de dispositif privilégie des « espaces perméables ou des ouvrages d'infiltration sous la chaussée » par une « gestion de l'eau là où elle tombe », dans l'idée de réduire les volumes d'eau envoyés dans le réseau pour les laisser s'écouler dans le sol. « L'eau doit rester au cœur des villes par la protection et le développement de la végétation et du sol, notre réserve d'eau », souligne le vice-président délégué à l'eau de Rennes Métropole, Pascal Hervé. Pour favoriser cette vision des choses, le guide que propose la ville détaille les techniques, au cas par cas, d'aménagements adéquats et les dispositifs par lesquels les mettre en œuvre, comme le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi). Cela étant, cette question de la perméabilité concerne moins de 50 % des surfaces urbaines. « La moitié des surfaces imperméabilisées appartiennent à des particuliers », rappelle Vincent Nalin, chargé de mission à Rennes pour l'agence de l'eau Loire-Bretagne.