Selon l'étude, l'objectif de 20% d'économies d'énergie nécessite d'éviter la consommation de 394 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) en 2020 - soit une consommation de 1.574 Mtep contre les 1.968 projetés par l'Union européenne si aucune mesure n'est prise.
208 Mtep manquent à l'appel
A elle seule, la crise économique de 2008 a permis de réaliser 70 Mtep d'économies d'énergie à l'horizon 2020, indique l'étude. S'y ajoutent 115 Mtep, que vont permettre d'économiser les politiques européennes d'économies d'énergie mises en place dès 2006 - soit 95 Mtep pour les politiques d'économies d'énergie elles-mêmes, et 20 Mtep grâce au développement des énergies renouvelables. Il manque donc 208 Mtep à l'appel, ce qui fait 393 Mtep au total [la différence de 1 Mtep est due aux arrondis, Ndla], et nécessite de tripler l'effort européen.
Pourtant, le potentiel est bien là pour atteindre l'objectif de 20% tout en réduisant la facture énergétique des consommateurs et industriels européens de 78 milliards d'euros par an d'ici 2020 - 380 euros d'économie moyenne par foyer - affirme l'étude. En outre, rappelle-t-elle, les économies d'énergie constituent non seulement le moyen le moins coûteux de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de sécuriser la fiabilité du système électrique et l'approvisionnement énergétique, ainsi que d'éviter de devoir construire de nouvelles capacités de production, de transport, et de distribution.
La clé de l'accès à cet important gisement d'économies d'énergie est un objectif contraignant d'efficacité énergétique, vers lequel ne semble pas se diriger l'Union européenne. Pour l'heure, seuls les objectifs d'énergies renouvelables et de réduction des émissions de CO2 sont juridiquement contraignants.
L'étude relève plusieurs failles dans la politique européenne actuelle : l'absence de méthodologie commune entre les Etats membre pour mesurer les économies d'énergie, ainsi que l'insuffisance de la mise en œuvre des instruments existants - comme la directive de 2006 relatives à l'efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques - due notamment à un manque d'engagement politique de haut niveau.
La Commission européenne elle-même estime que la législation et les programmes adoptés à l'échelle de la communauté ne permettront de réaliser que 11% d'économies d'énergies à l'horizon 2020…