Le 2 novembre, les électeurs américains se déplaceront pour renouveler l'intégralité de la Chambre des Représentants et un tiers du Sénat. Ces élections de mi-mandat sont un test pour Barack Obama qui pourrait perdre la majorité dont il dispose au Congrès. Actuellement, les démocrates détiennent 257 sièges sur 435 à la Chambre des Représentants et 59 sièges sur 100 au Sénat.
En janvier, les Démocrates avaient perdu le siège de Ted Kennedy suite à l'élection partielle qui a suivi son décès. Avec 59 sièges, les Démocrates disposent toujours de la majorité absolue, mais ils ne peuvent plus éviter les manoeuvres d'obstruction de la part des Républicains. En effet, il n'est pas possible de clore un débat devant le Sénat sans un vote favorable de 60 élus. En l'état, il semble peu probable que les Démocrates parviennent à regagner le terrain perdu au Sénat.
Un des éléments clés du débat concerne l'avenir de la législation sur le climat en attente devant le Sénat. Si les Républicains progressaient à la chambre haute, le texte n'aurait que peu de chance de revenir devant les élus. En effet, une enquête du New York Times (1) indique que seul un candidat Républicain au Sénat "accepte le consensus scientifique selon lequel les hommes sont largement responsables des changements climatiques." Selon le quotidien, vingt candidats Républicains auraient de sérieuses chances de succès.
Du côté des électeurs, le scepticisme affiché par les candidats Républicains semble en accord avec leur électorat. En effet, un sondage du Pew Center (2) du 27 octobre indique que parmi l'électorat Républicain seule une minorité de 16% considère que la Terre se réchauffe du fait des activités humaines. Globalement le sondage montre une montée du climato-scepticisme aux Etats-Unis depuis 2006. Par contre, la majorité des Américains semble soutenir les mesures visant à réduire la dépendance énergétique du pays.
Enfin, c'est dans ce contexte que le Réseau action climat Europe (RAC Europe) publie une étude (3) dénonçant les financements versés par des industriels aux candidats américains. Selon l'ONG, "306.000 euros ont été distribués en 2010 par les principaux pollueurs européens aux climato sceptiques et autres opposants à la loi de lutte contre les changements climatiques, élus au Sénat américain." Cette somme correspondrait à "près de 80% du total des financements engagés par ces entreprises pour subventionner des candidats durant leur campagne pour les élections de mi-mandat 2010." Le groupe Lafarge aurait versé 35.000 euros et GDF-Suez plus de 20.000 euros.