Au milieu du désert d'Abu Dhabi trône une ville écologique avec l'ambition d'être zéro carbone et zéro déchet non recyclable. Nous sommes à Masdar City, sorte de démonstrateur mondial de la cité verte de demain, voulu par la famille régnante, dont le coût s'élève à 14 milliards d'euros.
Ici, les gratte-ciel habituellement vus à Dubaï et Abu Dhabi, ont été bannis. Le paysage se compose de ruelles étroites et de bâtiments bioclimatiques qui combinent architecture traditionnelle et haute performance énergétique. C'est d'ailleurs dans cette éco-cité du Golfe que l'Irena, la fameuse Agence internationale pour les énergies renouvelables, a élu domicile. Masdar est censée représenter le nouvel Abu Dhabi qui investit dans les énergies d'avenir et pave doucement la voie à l'après-pétrole. Mais la réalité est toute autre.
Prévue pour accueillir 50 000 personnes et 1 500 entreprises, la ville ne compte actuellement que quelques centaines de résidents et se résume, pour le moment, à deux îlots construits sur une étendue sableuse de 6 km2, alors que les travaux ont démarré il y a déjà dix ans. La crise de 2008 a refroidi les investisseurs et Masdar, qui peine à attirer, a pris des airs de ville fantôme. Le reste des émirats est, pour sa part, encore loin d'être engagé dans la transition. En raison de leur climat désertique où l'eau est une denrée rare, et de leur mode de vie inadapté, les habitants du Golfe ont l'empreinte écologique la plus élevée de la planète.