La seconde quinzaine d'août marque bel et bien la fin de la trêve estivale pour le chantier de l'EPR. Depuis une semaine, les informations mettant en cause la qualité des travaux sur le chantier de Flamanville se succèdent : des "faiblesses" sont mises en avant et certains bâtiments ne seraient pas conformes aux normes sismiques.
Dernière information en date, des malfaçons ont été constatées dans le gros oeuvre du futur réacteur, pouvant, pour certaines, porter préjudice à la qualité finale des structures. En cause : des trous dans des piliers en béton ou des défauts dans les parois de piscines destinées à recevoir le combustible nucléaire usé.
Difficultés techniques ou faillite industrielle ?
Ces critiques, comme les précédentes, émanent de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui les a communiquées à EDF via quatre lettres envoyées entre octobre 2010 et août 2011, rapporte le Canard enchaîné à l'origine des informations.
Si EDF, contacté par l'AFP, n'a pas souhaité réagir, Martin Bouygues qui dirige le groupe en charge du gros œuvre sur le chantier de l'EPR a, pour sa part, estimé qu'il s'agit d'"une manipulation honteuse et scandaleuse". "C'est un prototype et il y a des difficultés techniques, mais elles sont reprises" a-t-il indiqué à l'occasion de la présentation des résultats du groupe, précisant que "les photos montrant des trous ont été prises avant que les travaux de reprise soient effectués".
Du côté des opposants à l'atome, l'analyse diffère quelque peu. "L'Autorité de sûreté nucléaire s'indigne […] de la piètre qualité d'un ouvrage supposé être le réacteur le plus sûr au monde", estime Europe Ecologie - Les Verts qui juge que "cette révélation confirme la faillite industrielle de l'EPR et la nécessité de réorienter nos investissements énergétiques".