"L'EPR de Flamanville n'est pas le bon moyen pour fournir de l'énergie à un prix adapté." Telle est l'explication donnée par Anthony Parsons, directeur commercial d'Enel France, pour justifier le retrait de son entreprise du réacteur nucléaire en construction. Le responsable d'Enel s'exprimait ce mercredi 5 décembre à l'occasion du colloque Smart Energies for Factories.
Si l'énergéticien italien anticipe une hausse des coûts associés aux mécanismes de soutien aux énergies renouvelables, la contribution au service public de l'électricité (CSPE) en France, et des tarifs d'acheminement, il ne pense pas que le prix des électrons proprement dit progressera rapidement. En cause ? Enel observe une consommation électrique européenne atone qui ne tirera pas les prix à la hausse à court et moyen termes.
Pour un énergéticien qui ne dispose pas de capacité de production, comme c'est le cas pour Enel en France, il est plus judicieux d'acheter de l'électricité sur le marché européen ou directement à EDF en bénéficiant du tarif d'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh) fixé à 42 euros du MWh depuis janvier.
Plus de 600 millions d'euros
La veille, Enel avait officiellement annoncé qu'il allait exercer son droit de retrait du partenariat stratégique signé avec EDF en 2007. Ce partenariat encadrait sa participation dans l'EPR de Flamanville et dans cinq autres projets EPR en France.
EDF devra rembourser à Enel quelque 613 millions d'euros assortis d'intérêts au titre de la participation à hauteur de 12,5% de l'entreprise italienne dans l'EPR de Flamanville.
Ce retrait fait suite à l'annonce par EDF d'une nouvelle évaluation du coût de construction du réacteur qui s'établit maintenant à 8,5 milliards d'euros, contre 3,3 milliards en 2005 lors du lancement du projet.