Les variations climatiques El Niño et La Niña ont un impact sur les conflits dans les pays tropicaux, selon une étude publiée ce jeudi 25 août dans
Le cycle climatique est connu sous le nom de ENSO (oscillation australe El Niño) qui apparaît tous les deux à sept ans et se traduit par des périodes de réchauffement, El Niño, et de refroidissement, La Niña, dans le bassin tropical de l'océan Pacifique. Le phénomène El Niño est l'un des grands perturbateurs du climat. Le déséquilibre du Pacifique qu'il entraîne, créé par un déplacement d'eau chaude de la partie tropicale Ouest vers l'Est, modifie les échanges de chaleur entre océan et atmosphère. Lorsque le cycle s'inverse, il s'appelle La Niña avec un rafraîchissement des masses d'eau.
Les chercheurs américains de l'Université de Columbia ont analysé le lien entre les phénomènes climatiques et les conflits civils (ayant fait plus de 25 morts pour une année donnée). Ils ont examiné les variations du cycle climatique de 1950 à 2004. Ils ont étudié les régions fortement touchées par les phénomènes- les régions tropicales d'Amérique du Sud, l'Afrique et la région Asie-Pacifique, y compris les parties de l'Australie - et les régions faiblement affectées par le phénomène. L'étude concerne au total 175 pays et 234 conflits dont plus de la moitié a entraîné plus de 1.000 morts.
Résultats : le risque d'éclatement d'une guerre civile était 3% dans les régions touchées par La Niña. Ce risque de conflits doublait dans ces régions pour passer à 6 % lors d'El Niño, selon les scientifiques. Dans les pays non touchés par ces deux phénomènes, le risque se situait à 2%.
El Niño a pu avoir un rôle dans 21% des cas de guerres civiles dans le monde depuis 1950 voire 30% dans les pays touchés par le phénomène, d'après Solomon Hsiang, principal auteur de l'étude. Selon lui , la crise actuelle en Somalie, frappée par la famine et la sécheresse et en proie à une guerre civile depuis 20 ans, est un exemple des conséquences cachées d'El Niño.