Les prises de position tranchées de Delphone Batho à l'encontre de la baisse du budget 2014 en matière d'Environnement, auront eu raison de sa fonction ministérielle.
Rappelons que mardi matin sur RTL, la ministre a clairement qualifié de "mauvais" le budget prévu pour son ministère en chute de 7%. Reconnaissant que "la situation budgétaire est extrêmement difficile", la ministre a estimé qu'il fallait désormais se poser la question de savoir si l'écologie est "bien une priorité ?". "Est-ce qu'on a la capacité de passer du discours aux actes ?", a-t-elle surenchéri.
Philippe Martin, nouveau ministre en charge de l'environnement
Après une convocation à Matignon en milieu de journée, le couperet est tombé le soir-même. Delphine Batho est remplacée par Philippe Martin, député PS du Gers depuis 2002 et membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée nationale. En 2012, il avait obtenu la vice-présidence du groupe PS à l'Assemblée.
Philippe Martin est surtout connu pour ses prises de position contre les OGM. En octobre 2010, le conseil général du Gers, qu'il présidait, avait déposé des requêtes en annulation, devant le tribunal de première instance de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), contre chacune des six autorisations de commercialisation de maïs OGM accordées par la Commission européenne. De même, dans la foulée de l'étude du professeur Gilles-Eric Séralini, il avait déposé à l'Assemblée nationale une proposition de résolution relative aux OGM et aux risques sanitaires et environnementaux insuffisamment documentés. Cette proposition avait été déposée en tant que vice-président du groupe socialiste et conjointement avec Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable, et Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales.
S'agissant des hydrocarbures non conventionnels, Philippe Martin s'est fait connaitre comme co-rapporteur de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur le gaz de schiste. En juin 2011, cette mission d'information avait rendu un rapport dissonant : Philippe Martin s'était prononcé pour une interdiction totale de l'exploration des gaz de schiste alors que le co-rapporteur UMP François-Michel Gonnot préconisait de laisser la porte ouverte à leur exploration afin de ''trouver des méthodes substitutives [à la fracturation hydraulique] moins traumatisantes''.
Enfin, le parlementaire s'était vu confié récemment par Jean-Marc Ayrault, une mission parlementaire pour analyser la situation de la gestion de l'eau en agriculture. Début juin, il avait rendu à Jean-Marc Ayrault un rapport préconisant la réduction des délais de recours et la limitation des études d'impacts pour les réserves d'eau.
David Ascher et Philippe Collet