Pour Philippe Martin (PS), le président du conseil général du Gers à l'origine des recours, ''engager la procédure permet d'attirer l'attention des citoyens sur des décisions prises très discrètement par la Commission''. Il espère donc être rejoint par d'autres collectivités locales pour accentuer la mobilisation. ''J'ai écrit aux présidents de département et de région français et j'ai joint nos homologues européens via le Réseau des régions européennes sans OGM'', explique l'élu, ajoutant qu' ''il semble que la Wallonie soit extrêmement intéressée''. De plus, ce recours s'ajoute à la pétition de Greenpeace et Avaaz. ''Cette pétition, qui regroupe déjà un million de signatures, est un évènement citoyen considérable'' juge-t-il.
S'agissant, du traitement du recours par la CJUE, Philippe Martin ne se prononce pas sur le délai car la Cour doit d'abord se pencher sur la recevabilité des recours. ''Je suis confiant sur ce point'' annonce Philippe Martin, précisant que ''ce sera une bataille juridique, mais la CJUE est généralement assez large sur ces questions de recevabilité.'' Quant au fonds, il explique que la Cour doit se prononcer par rapport à la compatibilité des autorisations accordées par la Commission avec les traités et le principe de précaution. Par ailleurs, l'élu explique qu' ''une question soulevée par notre recours est : la Commission peut-elle se baser uniquement sur un avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments [EFSA], sachant que l'indépendance de sa présidente est remise en cause?''
En se basant sur l'avis favorable de l'EFSA, la Commission européenne avait autorisé la commercialisation de six maïs OGM en juillet pour une durée de 10 ans. Cette décision avait été prise suite au désaccord entre les États membres sur le sujet, lors du conseil des ministres de l'agriculture du mois de juin 2010.